Il était une fois...

Il y a un an

Ce vingt-et-unième siècle n’avait guère que trois années.
L’été était chaud, les moissons terminées depuis plusieurs semaines et les vendanges à venir s’annonçaient plutôt bonnes.

Le Duc et sa gente Dame s’apprêtaient à quitter les rives de la Bouzaize pour les terres lointaines de Septimanie. Ce voyage vers les contrées du sud avait été prévu de longue date ; il s’annonçait difficile et long. C’était en juillet qu’il devait avoir lieu, précisément le vingt-neuvième du mois mais il fallut le reporter au trente et unième à cause du transport en toute hâte, à l’Hôtel-Dieu, d’une aïeule mal en point.

Quoique long et caniculaire, le déplacement se fit sans encombres et lorsque nos deux voyageurs arrivèrent sur les rives de la Têt, ils apprirent alors que l’Evènement attendu (et pour lequel ils s’étaient rendus là) ne devait pas tarder.

S’ils s’étaient rendus là, c’était aussi parce que le Duc et sa Dame devaient s’assurer du bon état des choses, du bon fonctionnement de la maisonnée et se tenir prêts, chevaux attelés, pour se rendre à la ville où l’on saurait bien prendre soin de la jeune Comtesse dont le ventre rond était l’objet de toutes les attentions.

Le jeune Noble, Comte de Mont-Louis devait chaque jour gravir la montagne, s’enfermer derrière les murailles de la petite ville fortifiée pour y surveiller la frontière toute proche, s’employer à prévenir toute invasion sarrasine et protéger les pèlerins qui, outre leurs dévotions, s’en venaient faire des emplettes en Pays andorran.

Mais le Destin (qui bien fait les choses) en décida autrement : c’est le troisième jour d’août, un dimanche, que l’Evènement se produisit. Le Comte ne devait pas se rendre en son fief de Mont-Louis. Le Duc et la Duchesse dormaient à poings fermés. Le Comte ne les réveilla point, courut à son attelage et gagna la ville en toute hâte en compagnie de la Comtesse.
On les y attendait
On observa et...
On les pria de repartir, l’Evènement ne devant pas avoir lieu en ce jour de repos mais...
Il ne s’écoula pas plus d’une paire d’heures pour qu’enfin (dix heures et dix-neuf minutes venaient de tinter à l’horloge du Beffroi) Mathias fasse son apparition

Fait en notre bonne ville de Beaune en ce vingt neuvième jour de juillet deux mille quatre


A propos de cet article