Un rituel quasi-quotidien est de sentir la collection d’épices et condiments de Jérôme : paprika, cannelle, curry, anis vert, cardamome, gingembre, colombo, baies de genièvre, poivre de Seychwan, clous de girofle, cacao, café, sucre vanillé, eau de fleur d’oranger... Celle-ci est forte, celle-là douce, celle-ci agréable, l’autre non... Poudre ou grains... Rouge, orange, jaune, marron ou noir... Et tout le monde sent à tour de rôle et qualifie le contenu du bocal.

Il y a aussi les agréables sensations-surprises quand il plonge sa main dans le sac de farine, de sucre cristal ou de pommes de terre, ou dans la corbeille pleine de prunes, ou dans le panier plein d’ail, oignons et échalottes. Et quand on va au magasin bio, Mathias court au fond de la boutique, et plonge ses mains dans les paniers de noisettes ou d’amandes, et caresse les légumes, sous l’oeil vigilant mais attendri de la vendeuse. Et au retour des courses, plonger sa main dans le bocal que maman remplit de lentilles ou de riz, c’est... Waouhhh...

Sans oublier l’ouïe, bien sûr : naturellement, il y a les instruments de musique à la maison, et chez Philémon... Mais il y a aussi tout le reste, d’autant plus rigolo que papa et maman ne s’attendent pas forcément aux essais sonores du filou ! C’ets bien joli de taper sur le tambour, jouer avec le grelot de Sabou, pianoter sur le mini-synhtétiseur, ou tapoter sur le xylophone, mais faire crisser la craie sur le tableau vert, fermer en rythme une porte de placard, gratter la paille des chaises, courir dans les tas de feuilles mortes ou grincer des dents, c’est encore plus de découvertes ! Que papa et maman apprécient et Mathias recommence sous leurs applaudissements, qu’ils n’apprécient pas du tout et grondent, et il continue de plus belle en les regardant droit dans les yeux ! Tant pis pour la punition, en attendant, quelle satisfaction !

Et maintenant, le dernier plaisir tout nouveau, c’est l’exploration sans cesse renouvelée de ses mondes imaginaires : chevaucher des tracteurs l’occupe des heures, tout comme donner vie à ses animaux de la ferme en élaborant des scénari dont il est seul maître, avec pour seule arche de Noé une simple éponge... Alors du coup, on se dit que finalement pour Noël, des cartons vides, peut-être de tailles différentes, feront l’affaire. Plus besoin de lui offrir la superbe arche de Noé de chez Playmobil avec l’option "moteur à pile" (de toute façon, Mathias imite mieux le bruit des vagues ou du moteur), insubmersible (au contraire, c’est plus rigolo si il prend l’eau de temps en temps) et déjà tout colorié (il sera mille fois plus joli si c’est Mathias qui le colorie lui-même, choisit l’emplacement des hublots et le garnit de vraie paille).

Tracteur attitude

Jeux d’eau