Accueil > Des nouvelles de maman et bébé > Explosion linguistique

Explosion linguistique

Depuis deux semaines maintenant, Mathias va à la crèche de La Cabanasse. Et les progrès en vocabulaire sont époustouflants. Les progrès en caractère également... Emancipation oblige, je suppose !

Et oui, la semaine dernière, c’était la semaine d’adaptation, avec séjours courts et transport assuré par la Manou, aux petits soins pour le petit monstre. Un cadeau pour la première journée passée en crèche... Un autre encore plus gros pour la première semaine passée en crèche... Bref, Mathias avait d’excellentes raisons d’apprécier la crèche !

Les larmes au moment du "dépôt" le matin étaient remplacées, au moment de quitter la crèche, par la tactique de la sourde oreille. "Et, la Manou, tu vois pas que je joue, là . Moi joue !" Et quand Mathias crie son "Moi joue !", ça veut tout dire : hors de question de cesser cette activité capitale à son développement psycho-moteur, et du coup, toute Manou qu’elle est, la Manou devait insister pour que Mathias daigne sortir "de l’enclos des bambins" et rentrer à Serdinya.

Sur le retour, la descente était copieusement commentée par le petit bavard. A l’arrivée au bercail, on savait exactement combien d’autocars (à ne pas confondre avec des bus, ce n’est absolument pas la même chose, et si vous faites la confusion, Mathias fait une grosse colère), combien d’automobiles (couleurs précisées, bien entendu), de camions (en précisant si citerne ou pas), camionettes ou de pelleteuses avaient été croisés ou doublés. Le viaduc (le pont Séjourné) et le tunnel (vers Canaveilles) sont des étapes aussi essentielles, à rappeler à chaque trajet, des fois que le conducteur ne les remarque pas assez. Et à Thuès, le passage devant la maison visitée régulièrement, pour cause d’achat en cours, est déjà considérée comme "la maison à Papa Maman". Et si par malheur, au moment de passer devant, il ne regarde pas du bon côté, à la sortie de Thuès, Mathias s’angoisse : "N’a pas vu la maison à Papa Maman ! Elle est plus là !" Le conducteur doit alors le rassurer, et surtout ne pas oublier, au prochain passage, de faire constater à Mathias que la maison est bel et bien là.

Ensuite, au retour des parents, la liste des activités était dressée, avec quelques fois des confusions dans les journées, mais peu importe. Par contre, le petit prince machiavel n’oubliait pas, tous les soirs, de dire "Moi pleure, moi pleure", dès qu’on lui demandait comment s’était déroulé sa journée à la crèche. On lui demandait si il avait pleuré quand la Manou était partie, et on avait droit à un "oui" lent et mélancolique, au bord des larmes. Heureusement, la Manou était là pour nous rassurer en nous racontant le départ de la crèche à reculons. Finalement, ça ne doit pas être si mal, la crèche, pour ne pas vouloir en partir !

Et cette semaine "normale" de crèche s’est passée à merveille. Le matin, les larmes ne sont même plus au rendez-vous. Et les journées doivent être suffisamment remplies pour notre petit d’homme, car le soir, il ne tarde pas à se coucher et s’endormir. Bref, tout le monde est satisfait de cette aventure aussi imprévue et soudaine qu’inespérée.

Et la grossesse de maman est également un grand sujet de conversations, au cours desquelles Mathias nous explique patiemment que maintenant qu’il y a un tout petit bébé dans le ventre de maman, qui pousse, et que lui, c’est sûr, est devenu beaucoup trop grand pour y retourner aussi (dans le ventre de maman), nous devons arrêter de l’appeler "bébé". Non, ce n’est plus un bébé, Mathias, c’est un garçon. D’ailleurs, il a vu un "médssin" à la crèche, et c’est même un grand garçon ! Et là aussi, que les choses soient claires : la pédiatre est une femme, mais le "médssin" et un homme, surtout pas une femme. Et surtout pas Madame Castillo.

Enfin, de toute façon, désormais Madame Castillo, qui jusqu’à présent devait supporter des pleurs et des cris à chaque oscultation de Mathias, est la grande copine de Mathias. Faut dire qu’avec son stétoscope, elle écoute son coeur, elle. Alors surtout, il faut être très calme, pour pouvoir écouter le coeur... avec le stétoscope. Chuttt.
Peut-être allons devoir acheter un stétoscope, pour pouvoir dans quelques temps écouter le coeur du tout petit bébé, et de tout le monde, d’ailleurs.


A propos de cet article