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La révolution aveyronnaise dans notre vie

Vous souvenez-vous d’un de mes coups de gueule concernant les problèmes de garde d’enfants dans les P.O. (cf. "Entre la révolution du mapa et la vraie libération de la femme, il y encore un gouffre") en 2004 ? Et bien ma colère était, je l’affirme maintenant avec encore plus de certitude, largement justifiée, quand on voit tout ce qu’offre Millau en la matière...

Parce que non, faut-il le répéter ? Etre en congé parental ne signifie pas être en vacances, à flemmarder tous les jours tranquillou. Non non ! Le congé parental permet de se consacrer à sa famille : on doit gérer les besoins primaires de son enfant bien sûr (les toilettes, couches, repas), mais aussi son éveil (des histoires, des comptines, des jeux divers, des balades, des découvertes sensorielles). Mais naturellement, ce que la plupart des gens ignorent ou oublient malgré l’avoir vécu, c’est que bébé vivant plus à la maison que s’il était gardé à l’extérieur, la maison est en perpétuel bazar (déballage de jeux et de jouets oblige), et le ménage est également beaucoup plus important à faire, car bébé est salissant (si si, un bébé, c’est génial mais très sale, honnêtement, même le mien !). Bref, être mère au foyer, c’est du boulot du lever au coucher non stop. D’autant plus que malheureusement, nous n’avons jamais trouvé la recette pour faire des bébés gros dormeurs... Or faire des tâches ménagères avec bébé qui refuse de dormir, c’est encore plus sportif : il faut avoir des yeux derrières la tête. J’arrête là ma complainte de la mère au foyer, rassurez-vous !

Mais voilà, arrive le jour inévitable où je dois aller chez le dentiste... Dans les P.O., je demandais timidement l’autorisation à l’école maternelle d’accepter de prendre exceptionnellement Mathias l’après-midi (en petite section, il ne pouvait y aller que le matin), et la directrice me répondait favorablement, mais toujours en moralisant sur le fait qu’il ne faut pas prendre l’école pour une garderie... Mea culpa, mea maxima culpa ! Quelle mère indigne j’étais ! Et pour ce qui étais d’Emma, et bien je l’amenais avec moi, et la gentille secrétaire de mon dentiste gérait gentilment la Belle Gazou, incroyablement subjugué par la Dame en blouse blanche. Bref, heureusement que l’équipe médicale jouait le jeu, sinon, j’étais condamnée à souffrir le martyre en attendant de pouvoir aller chez le dentiste quand les deux enfants iraient à l’école ! Le délire, quand on y pense.

En aveyron, ne connaissant pas les structures d’accueil et la politique en matière de petite enfance, je cherche les coordonnées des garderies, en contacte une première par téléphone, et opte illico pour préciser que non je ne suis pas domiciliée à Millau ou la CC, histoire qu’on ne me dise pas, au moment de remplir les formalités administratives, que finalement nous sommes exclus de l’offre ! Et là, première surprise : la directrice m’assure qu’il n’y a aucun souci, on y a droit quand même ! Waouh, ça change de la crèche - halte garderie de Prades, qui nous met sur une liste d’attente définitive, puisque seuls les habitants de la commune sont admis...

Je précise alors un peu honteuse que je suis en congé parental, et que donc je ne travaille pas, mais je m’empresse d’ajouter que j’ai besoin de quelques heures de garde pour ma fille en cas de rendez-vous médical, et là, seconde surprise : mais justement on est là pour ça : les mères au foyer ont besoin de temps libre, et les haltes-garderies sont là pour elles ! Waouh, ils sont vraiment très très forts en Aveyron !

Je prends alors rendez-vous pour les formalités administratives et la période d’adaptation, tout se passe bien, et une dernière surprise m’attend : c’est aussi ouvert le samedi en continu de 8h45 à 18 h ! Et la garderie accueillant les enfants jusqu’à 6 ans, ça veut dire que de temps en temps, Jérôme et moi pourrions confier Mathias et Emma quelques heures aux bons soins de ces dames pour aller au restaurant ou au cinéma ! Waouh, ça veut dire qu’on a le droit d’avoir encore des moments seuls en amoureux même quand on est parents ?!? Ils sont vraiment incroyablement formidables, ces aveyronnais ! On a le droit d’avoir des enfants et de ne pas galérer pour autant ! Si ça c’est pas révolutionnaire ?!? Il faudrait peut-être que les élus des P.O. cessent de regarder leur nombril et voient qu’on peut aider les jeunes sans pour autant courir à la catastrophe financière, puisque ça crée de l’emploi, les mères au foyer !

Cerise sur le gâteau : il y a même une place de parking minute devant la garderie ! Ils pensent vraiment à tout, ici. On est chouchouté, et ça fait du bien.


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