Bienvenue chez nous

Alors, heureux ?

Vendredi matin, nous avions rendez-vous une dernière fois chez le notaire pour signer l’acte de vente du terrain et devenir pour la toute première fois propriétaires d’un lopin de terre. Grand jour pour nous, salué par une douceur estivale tout aussi soudaine que fugace, car aujourd’hui, en dignes propriétaires donc, nous avons voulu arpenter notre parcelle en famille, mais la météo était beaucoup moins clémente...

Vendredi, à 9 h, après avoir déposé Emma à la garderie fabuleuse de Millau, nous sommes allés chez notre notaire pour LA chose. Après avoir fait connaissance des vendeurs, un couple tout à fait charmant qui reviennent tous les étés à Saint Beauzély dans leur maison de famille (qui date du 15ème siècle, aussi vieille que le château de St Bo !), nous avons donc écouté la lecture de l’acte et les conseils de la notaire, puis chacun notre tour, nous avons paraphé chaque page du document - c’est fou ce qu’il y a comme pages, dans ce genre de document - et signé la dernière page. Nous avons ensuite tendu notre chèque de banque, même que je me suis dit en voyant Jérôme le sortir de la pochette que nous aurions dû le photographier avant de venir - ce n’est pas tous les jours que l’on a un chèque pareil ! Mais bon, trop tard !

Ensuite, tous contents de notre affaire, nous nous sommes quittés en nous promettant de se revoir en 2009 dans la maison toute neuve. Jérôme est parti le cœur léger au bureau, et moi, j’ai couru récupérer ma princesse, jamais pressée de quitter ses copains de garderie, et nous avons fait quelques courses en ville avant de rentrer à Azinières. Arrivée à la maison, j’avoue avoir eu un gros coup de fatigue ! Etre propriétaire, ce serait aussi lourd à porter que ça ? Le soir, remise de mes émotions, c’est Jérôme qui a eu le gros coup de barre à son tour !

Le lendemain après-midi, nous avons décidé d’aller faire le tour du propriétaire sur notre parcelle. La majorité du terrain est "propre", mais la dernière terrasse est bien embroussaillée, alors nous nous habillons en conséquence : Mathias en combinaison de jardinage, Emma en salopette doublée (confort !), et les parents en vieux jeans et vieilles chaussures de rando. Jérôme prend une petite scie et un sécateur (nous n’avons pas de coupe-coupe).

5 minutes de route plus tard, nous nous garons non loin du panneau d’entrée du village, qui jouxte LA propriété désormais familiale, et escaladons le muret pour commencer à déambuler en tous sens, chacun de son côté : Mathias écrase des tiges sèches de grandes plantes, Emma arrache des morceaux de feuilles, Jérôme va sur le haut en jouant de son sécateur. Au bout d’un moment, tout le monde veut retrouver Jérôme, disparu dans la jungle du fond ! Nous l’appelons, il nous aide à monter sur la terrasse, puis nous suivons le guide à tout petits pas, car un mur végétal piquant et accrocheur nous fait face. On redécouvre enfin la borne du Nord-Est, bien visible avec son rouge pimpant dans la végétation dénudée de ses feuilles - mais pas de ses épines, malheureusement. Nous trouvons également des orchidées, et nous commençons à énumérer les arbustes et arbres en place : Fusain, Troène, Cornouiller, Chêne, Frêne, Ronce (...), Prunellier, bref, tout pour faire une haie sympathique en contre-bas, mais quel travail il va falloir fournir pour retrouver un peu d’espace ici !

Harassés par notre parcours du combattant, nous redescendons vers des lieux plus accueillants, et réfléchissons à la localisation de notre très prochaine implantation provisoire de potager, exclusivement destiné cette année à la patate. Ce sera sur la terrasse en dessous de la jungle ! Mais la aussi, du travail nous attend : éliminer les hautes tiges sèches de la flore passée, les plus grosses caillasses, que nous entasserons dans un coin, pour être utiliser dans le futur hérisson de la maison.

Pendant ce temps, Mathias se trouve un petit nid douillet dans des herbes couchées, vite rejoint par le reste de la troupe, qui apprécie la vue sur la vallée de la Muse, et sur le terrain : "là, on mettra la maison, là, le bas à sable et travaux de Mathias, là les pommiers, là les pruniers et les cerisiers." Bref, ça rêve dur ! Mais c’est qu’il commence à faire frais, et faim aussi. Quittons notre merveilleux lopin de terre aveyronnaise pour goûter ! A la semaine prochaine, pour nos premiers travaux !

Alors, qu’est-ce que ça fait d’être propriétaire ???
Et bien, on se sent beaucoup plus léger en sortant de l’office notarial, délesté de ce gros chèque de banque, mais on se sent aussi les pieds bien ancrés sur terre, et avec la certitude d’être chez nous. Finalement, c’est plutôt rassurant, malgré la multitude de choses qui restent à faire !


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