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Prise en flagrant délit !

Mercredi 28 janvier, il s’est passé un évènement médiatique majeur dans notre vie. Je ne parle pas de l’anniversaire de notre président de la République, non... Finalement, cet évènement-là a été relativement peu médiatisé, et de toute façon, dans notre vie cela ne risque pas de changer grand’chose...

L’évènement médiatique qui nous a un peu chahuté, c’est la parution d’un article au sujet de nos blogs dans le Midi-Libre. Là, j’en vois certains sourire devant leur écran, l’air narquois, nous trouvant bien niais de nous affoler pour un petit encart dans un quotidien régional. Comme si cela allait changer notre vie ! Et bien détrompez-vous, car ce petit encart n’était pas si petit, du moins pas suffisamment petit pour passer inaperçu auprès des collègues de Jérôme ou auprès d’habitants du village. Du coup, le lendemain, Jérôme s’est bien fait charrié au bureau. Gentiment, rassurez-vous ! Mais bien charrié tout de même. Et pour ma part, j’ai eu quelques retours via des parents d’élèves, et je soupçonne certains qui me croisent de sourire un peu trop en me voyant, du genre "vous nous cachiez ça, les coquins !", mais pas assez téméraires pour me faire des remarques. Bref, je ne dirai pas que notre parution dans le Midi-Libre a fait jasé méchamment à notre sujet, mais ça nous a mis un bon coup de projecteur dans les mirettes.

Pour ma part, j’avoue que c’est Jérôme qui m’a annoncé la nouvelle, et que j’ai cru qu’il me racontait une histoire tordue pour me motiver à continuer mes petites écritures bloggesques. Mais j’ai dû me rendre à l’évidence : ce n’était pas un canular. Ensuite, l’article étant signé JB, j’ai même été tentée de le soupçonner qu’il avait payé un encart de publicité pour me faire croire qu’un article avait été publié à notre sujet, article écrit de sa main. J’ai les idées tordues, moi ? En effet, ses initiales, quelques fautes d’orthographes inhabituelles pour le Midi-Libre - mais pas pour lui - et mon anniversaire approchant... J’avais de quoi paranoïer ! Mais là encore, j’ai bien été obligée de me rendre à l’évidence : nous n’avons pas les moyens de payer un tel encart, même pour me faire une méga surprise.

Je suis donc restée perplexe devant cet article, très élogieux d’ailleurs. Pourquoi ? Comment ? Franchement, sur les millions de blogs de la toile, il a fallu que les nôtres soient mis en lumière. C’est fou, non ? Pour être honnête, au début, je n’ai pas forcément apprécié cette mise en lumière soudaine et inattendue, et ça m’a rappelé mes cours de math de 1ère S, durant lesquels nous étions 3 Anne en classe ! J’avoue que j’ai profité de cette abondance d’Anne pour parfois, quand la prof appelait "Anne" au tableau résoudre l’exercice, ne pas me retourner, patienter qu’une autre se sente visée, car la première à croiser le regard de la prof allait au tableau ! Ca a marché pas mal de temps, mais la prof n’était pas dupe et un jour elle m’a clairement appelée, moi, nom de famille à l’appui, et j’ai dû y aller. C’était une petite bonne femme rigoureuse mais pas méchante, elle m’a juste souri, me faisant comprendre qu’elle avait compris mon petit manège et qu’il était temps de cesser de me dérober. Je lui ai souri en réponse, il me semble même que nous en avons toutes les 2 rigolé, la classe étant exclue de nôtre "private joke". Bref, tout cela pour dire qu’écrire un blog, c’est un peu comme être plusieurs Anne dans une classe. On a l’impression qu’on ne se fera jamais prendre, que ça tombera forcément sur l’autre... Ce J.B., tout aussi sympathique avec moi que ma prof de math de 1ère, me prend la main dans le sac, en train de blogger sur le net et croyant être noyée dans la masse. Et pouf, il me chope ! Heureusement, je ne me sors pas trop mal de l’exercice. Ouf !

Il faut dire que les photos de Jérôme sont sympas - c’est qu’il affute son oeil, Jérôme ! Il a eu d’excellents professeurs dans les Pyrénées : Paul DELGADO, Noël HAUTEMANIERE... Ca motive ! Et pour ce qui est du site sur la construction de notre future habitation, notre motivation est plutôt de faire partager notre expérience avec ceux que ça peut intéresser. Parce que lorsque l’on se lance dans ce genre d’aventure, on n’a jamais trop d’information, et surtout nous aimerions partager notre vision de ce qu’est une maison "écolo". Nous ne pensons pas savoir ce qu’est LA maison écologique du 21ème siècle, et nous pensons que chacun peut (s’il le souhaite) avoir son habitat écologique, mais il en existe de toutes sortes, et à moins d’être millionnaire il y a des choix économiques à faire, ce qui rend l’aventure plus difficile qu’il peut paraître. Alors voilà, nous surfons et trouvons des blogs sur des constructions "écolos", que nous visitons régulièrement, et nous en créons un également, pour participer à cette démarche d’échange d’expériences via internet.

En réalité, cet article du Midi-Libre m’a fait plaisir concernant ces deux blogs (photo et construction), mais il m’a aussi un peu affolée par rapport au blog "familial", car c’est vrai qu’il a été créé il y a maintenant 6 ans pour rester en contact avec la famille et les amis dispersé dans le monde. En le créant, et en le laissant voguer à l’aveuglette sur l’océan Internet, nous nous exposons forcément à des inconnus. Mais tant que ces inconnus n’ont pas nom, de visage, et ne se manifestent pas, finalement, on n’a pas l’impression d’être vu, tout reste virtuel. De temps en temps, nous avons eu quelques messages d’inconnus, mais cela a été l’occasion de bonnes surprises : grâce à ce blog, des belges ont retrouvé un village de vacances, des visages et des histoires enfouis dans leur mémoire, bien cachés sous des cheveux gris ; d’autres ont pu tout simplement découvrir quelques trésors des Pyrénées ; et ceux qui nous connaissent ont pu profiter de quelques-unes de nos aventures malgré la distance. Bref, jusque là, les quelques "intrus" inattendus semblaient discrets, peu nombreux et plutôt bienveillants. Mais voilà qu’être publié nous fait interpeller dans la rue ou au bureau. Enfin, tout reste sympathique, et finalement, cela permet de parler à des personnes que nous n’aurions peut-être pas connues sans cette pub. Et voilà que soudain nous avons 700 visiteurs par jour... Oulaaaaa ! La machine s’emballe !

Je ne comprend pas comment cela peut arriver, et je suis toujours aussi perplexe. Ce petit blog, qui ne me sert pas de journal intime, heureusement, mais qui me permet de faire des petits exercices d’écriture aboutissant à des chroniques de la vie ordinaire, me plaît à moi parce que jouer avec les mots tout en profitant d’une totale liberté quant au sujet et au ton c’est génial. Qu’il plaise à nos familles et nos copains, même pas pour sa qualité, mais juste parce que c’est le nôtre, je le comprends. Qu’il plaise à d’autres qui y trouvent des renseignements, des recettes, des anecdotes qui vont les faire sourire, je peux aussi le comprendre, mais en si grand nombre ??? C’est impressionnant, croyez-moi.

Enfin, quoi qu’il en soit, ce petit article a fait une vague dans nos statistiques, et m’a - je dois bien le reconnaître - fait plaisir, parce que ça fait toujours plaisir de voir que ce que l’on fait - que ce soit un blog, un tricot ou un travail plus sérieux - apporte quelque chose de positif à quelqu’un. Visiblement, nous avons apporté distraction et fraîcheur à un journaliste du Midi-Libre, et il a voulu en faire profiter ses lecteurs. Pourquoi pas ? Je vais prendre cela à la légère, je le remercie de son appréciation, et je vais continuer à tapoter mes petites bafouilles selon mes envies, pour ma propre satisfaction, et si ces petites chroniques apportent un sourire à quelqu’un d’autre, tant mieux ! Avec une actualité internationale toujours aussi sombre doublée d’une actualité nationale toujours aussi démoralisante, écrire ou lire des nouvelles courtes sur des sujets sans importance mais parfois inattendus, qui n’en font pas systématiquement des marronniers, ça ne peut pas faire de mal. Et si vous vous en lassez, vous zappez sans hésiter !

Le temps d’écrire ce petit mot, et déjà les statistiques commencent à redescendre. C’est ça, la magie du net et de la médiatisation... Rien ne dure, de nos jours ! Mes chevilles n’ont même pas eu le temps de gonfler - enfin, je crois.


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