Patapouf for ever

30 ans de bons et loyaux services affectifs à son effectif, et il tient le coup encore et toujours. Le meilleur ami des petits c’est le chien en peluche.

Certes, mon bon vieux Patapouf n’est pas bio, pas équitable, plutôt 100 % chimique et carrément des années 80 (enfin, limite 70’s, car offert en 1980), mais il est surtout plein d’amour et gage de sécurité tant il est grand, fort et gentil. Bref de quoi faire un doudou trans-générationnel idéal.

Cette peluche est la première que m’a offert mon papa ! Déjà, rien que ça, c’est d’importance capitale. Elle m’avait fait rêver bien avant de la posséder, parce que Annabelle, la fille de la maîtresse de ma classe de moyenne section de maternelle en avait une, qu’elle amenait de temps en temps à l’école. Inutile de dire qu’à ces occasions nous chevauchions la bête docile mais rapide comme l’éclair. J’ai dû demander un spécimen de ce destrier vaillant le Noël suivant, et par miracle je l’ai eu ! J’étais alors en grande section, et je devais ensuite changer d’école à la rentrée en CP, changer de vie en déménageant dans un nouveau village, une nouvelle maison, me séparer de mes grands-parents adorés, dormir toute seule dans une chambre, alors que depuis un moment on dormait à 3 cousines dans un grand lit. Bref, chamboulement qui je suis sûre m’a été beaucoup moins douloureux grâce à mon Patapouf câlin et protecteur. Mon bienveillant défenseur faisait fuir tous les monstres méchants de sous mon lit de princesse esseulée, et m’assurait de beaux et doux rêves. Longtemps j’ai dormi avec Patapouf sur mon lit, à mes pieds, comme un bon chien qu’il est.

Par la suite, quand mon chat (un vrai de vrai celui-là, tout noir mais trop sauvage pour appartenir à une sorcière) s’est assagi en vieillissant, il est venu profiter de Patapouf, le pétrissant toutes griffes dehors, ronronnant à tout rompre pendant des heures. Patapouf l’a accepté, l’a pris sous son aile, au point qu’un jour, Patapouf a été officiellement nommé doudou d’Edgar - le chat -, et déplacé dans le salon pour devenir la place attitrée du chat de retour de ses incartades.

Mais ce qui devait arriver arriva : à 16 ans, Edgar nous quitta pour aller au Paradis des chats et des chiens. Patapouf resta chez mes parents, moi ayant quitté le foyer parental pour les études universitaires. Mais un jour, de retour de Lozère, je ramenais un chaton un peu bizarre mais bien sympathique, Sabou. Et naturellement, le chaton adopta illico le Patapouf déjà bien amoché par des années de pétrissage, tout raplapla, une odeur de chat incorporée ad vitam eternam. Et le massage profond de Patapouf recommença, déformant toujours plus la pauvre peluche.

Cependant un beau jour de canicule, un bébé entra dans notre vie, et quelques mois plus tard, le petit garçon décréta que le Patapouf lui appartenait. Après un bon lavage de la bête - des années de chatteries, ça marque : poils, bavouille, poussière, etc - Mathias récupéra Patapouf dans son lit, pour le rassurer dans la nuit, et faire à son tour de beaux et doux rêves. Inutile de vous dire que quand la petite sœur a pointé son nez, il était hors de question de lui prêter Patapouf ! Patapouf ne peut appartenir qu’à un adorateur à la fois. Elle n’avait qu’à arriver la première... Quelle frustration ! C’est peut-être pour cela qu’elle fait une fixation sur les chiens maintenant ?

Sabou s’incruste dans le lit de Mathias pour profiter de Patapouf fatigué de son succès

Enfin voilà Patapouf, un œil en moins, plus plat que jamais, officie encore et toujours, et peut-être qu’un jour il veillera sur mes petits-enfants ? Quelle loyauté ce chien ! Mais la prochaine fois, promis, avant de lui confier un enfant je le requinque sérieusement : chirurgie faciale, implants siliconés, peut-être même implants capillaires. Bref, il sera flambant neuf notre toutou préféré !


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