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Entre la révolution du mapa et la vraie libération de la femme, il y a encore un gouffre

Etats d’âme d’une jeune maman

Le mois de juin a été riche en bouleversements chez les Rouss’Buss, à différents niveaux, mais finalement, tout tourne autour de la même chose : la femme "libérée" et le papa "nouvelle vague".

En effet, tout a commencé pendant nos dernières vacances dans le Pas-de Calais, durant lesquelles nous avons profité du luxe d’un lave-vaisselle. Ah... Quelle joie de ne plus passer 1 h par jour à nettoyer la vaisselle de la maisonnée et de tout l’attirail pour préparer purées et compotes de bébé !!!

Décision a donc été prise très rapidement par Jérôme d’acquérir un tel engin, moderne, désormais économique voire écologique ! Oui ! Et donc, me voici une femme, si ce n’est libérée, du moins soulagée en partie d’une tâche pas toujours gaie. Jusque là, tout va bien : gain de temps, d’énergie, etc... pour bébé, pour le papa, et pourquoi pas pour moi-même ?

Et puis il faut penser à reprendre le boulot à la Réserve, ce n’est pas le tout de faire un bébé, mais il faut aussi gagner sa croûte en nourrissant le gypaète barbu, par exemple... Donc, courrier pour demander à reprendre dès septembre, à 92 %, c’est à dire 32 h au lieu de 35 h (enfin, sur le papier, au moins), histoire de ne travailler que 4 jours par semaine, le temps de voir comment concilier travail à la Réserve, travail à la maison et peut-être même activité pour ma détente et mon épanouissement personnels. Puis rendez-vous avec ma directrice confédérale et mon directeur de Réserve (également chef de la garderie ONCFS des P.O.). Jusque là, tout va bien aussi : on me dit O.K. pour mon 92 %... jusqu’à la réception d’un mail où on me demande de bosser tous les week-ends du 15 juin au 15 septembre à partir de 2005...

Après 2 rendez-vous (un par supérieur, c’est d’un pratique !) dont un très houleux où je m’entends dire que je ne peux pas avoir une vie de famille le week-end et un boulot intéressant à la fois, mon moral en prend un sérieux coup. Il prend encore plus de plomb dans l’aile quand Jérôme m’annonce qu’il sera licencié à la fin de juin ou début juillet... Maintenant, rien ne va plus ! De la femme active que j’allais être à nouveau en septembre, je ne me sens plus qu’une minable femme au foyer qui fait perdre son temps à un supérieur macho, qui ne veut pas d’une mère comme conservatrice. Pourtant je vais bien devoir reprendre du service, mais dans quelles conditions ???

Bref, inversement des rôles radical : je vais nourrir mon homme et mon chérubin, qui resteront au foyer ! J’avoue que ce n’est pas cela qui me chagrine, mais plutôt la triste réalité que je n’avais pas encore vue sous cet angle jusqu’à présent : je vis dans un monde de machos, où finalement, tout le monde prétend qu’il est possible d’être une femme, de faire des études, de mettre au monde des enfants et de continuer à travailler dans de bonnes conditions, alors que les femmes font effectivement tout cela, mais avec tout un cortège d’embûches et de reproches visant à nous faire culpabiliser. Je vais culpabiliser car côté boulot on va me prendre pour une mère qui ne veut plus bosser, et ailleurs on va me regarder comme une mère qui ne s’occupe même pas de sa famille correctement... Sympa !

Au fait, j’ai oublié de préciser que naturellement, avec mon seul salaire, il n’est pas possible de faire garder Mathias à temps complet. J’en ai averti la nounou, qui m’a gentilment prévenue que si on lui proposait une garde à temps plein, Mathias devrait trouver une autre nounou... Sympa, vu le désert qu’est le canton d’Olette concernant la garde des tout-petits ! Alors bonne chance à Jérôme dans une recherche d’emploi active avec un bébé sous le bras pendant d’éventuels entretiens ! J’imagine le tableau.

Et dire que j’ai mis trente ans à réaliser que je me suis trompée de planète...


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