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Les femmes d'ici

Les femmes d’ici sont comme celles d’ailleurs : essentielles, peut-être même vitales, dans tous les cas indispensables à une vie meilleure. Si si, en toute modestie féminine même pas féministe !

Car si être féministe c’est prétendre que la femme peut et doit faire les mêmes choses que l’homme, alors je ne suis pas féministe. Non pas que je sois vieille école, et que je pense que les femmes soient inférieures ou incapables d’accomplir des tâches "masculines". Mais j’ai, il me semble, un esprit plutôt cartésien, et il est évident que le corps féminin est bien différent du masculin, qu’il a des possibilités physiques différentes, et pas des moindres : mettre au monde un enfant, l’allaiter, tout d’abord. C’est trivial, basique, tellement mammifère. Mais il n’y a pas que ça. Cette animalité féminine nous pousse vers des chemins plus ambitieux pour la société. Notre instinct maternel, animal, primaire, nous pousse à porter plus d’attention aux autres, ou du moins à la manifester plus ouvertement, n’en déplaise aux lecteurs. Je vais illustrer mes propos en prenant l’exemple de St Bô, petit village aveyronnais comme sans doute de nombreux petits villages ruraux de France et de Navarre.

Dans notre conseil municipal, la parité est de mise, et les femmes y sont largement représentées. Bien sûr, je n’habite St Bô que depuis 2 ans, donc je ne sais pas grand’chose sur les mairies précédentes. Mais j’observe au quotidien la vie de ce chef lieu de canton modeste, et je pense sincèrement que sans toutes ces femmes au sein du conseil municipal ou tout simplement dans la population locale, les choses seraient bien différentes, et plus monotones. Par exemple, c’est une femme qui est à l’initiative de la toute nouvelle bibliothèque municipale. Elle a su convaincre le conseil municipal, puis mobiliser des bénévoles pour se former à la gestion d’une bibliothèque, transformer les locaux, récolter, préparer les livres, et enfin accueillir du public. Et devinez quoi ? Et bien, à 80 % ces bénévoles sont des femmes... Les hommes ne sauraient-ils pas lire ? Ou disposeraient-ils de bibliothèques privatives si importantes qu’ils peuvent se passer d’un bien collectif ? Sont-ils tous occupés à des tâches si capitales qu’ils ne peuvent jamais venir donner un coup de main pour ce beau projet socio-culturel ?

Alors voilà, je tire mon chapeau à toutes ces bénévoleeeeees, qui certes ne sont plus "actives" pour la plupart, mais qui pourraient malgré tout choisir de consacrer leur temps libre à des plaisirs personnels, plutôt qu’à une bibliothèque municipale. Aimer lire, c’est une chose, mais accepter de donner de son temps pour offrir ce plaisir à d’autres, c’est encore mieux. Bravo ! Et longue vie à cette petite bibliothèque rurale modeste mais qui donne un peu plus de vie et de convivialité à St Bô.

Rendez-vous donc les mardi et samedi matin, juste à côté de la Poste.


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