Les enfants réclamaient leur sapin de Noë l depuis fin novembre, des copains d’école ayant soit disant déjà leur arbre fétiche décoré dans leur salon avant le 1er décembre ! Il fallait bien trouver une solution.
Renseignement pris, des copains avaient effectivement bel et bien leur sapin fin novembre, mais évidemment, il s’agit de sapins artificiels... Aussi beaux soient-ils, nous n’étions pas prêts à acheter pareil arbre. On n’a pas construit une maison en bois vrai de vrai pour avoir un faux sapin de Noë l. On veut du vrai aussi pour Noë l ! Même notre couronne est en vrai végétal, alors il serait vraiment déplacé d’avoir le reste en plastique.
Certes, on a bien des boules en plastique, histoire qu’elles résistent à nos chérubins un peu turbulents et brutasses, mais nous ne sommes pas du tout prêts à passer au sapin en plastique. Il nous manquerait l’odeur, le toucher, tout ça...
Nous avons donc reluqué les sapins coupés. Après tout, après avoir construit une maison en bois, on est responsable de tant d’arbres exploités, qu’on peut bien en couper un de plus, ça ne prêtera pas à conséquence ? Et puis d’abord, il faut soutenir la filière bois, l’économie française, etc... Bref, achetons un sapin coupé ! Quoi ?!? plus de 20 euros ?!? Ils sont fous au quoi ? On veut bien soutenir l’économie, mais quand même... il faut aussi soutenir notre porte-monnaie ! Et charité bien ordonnée commence par soi-même.
Et pourquoi pas un sapin bien vivant, alors ? Oui, mais là , il y a un petit blocage psychologique. Peut-être aurions-nous l’esprit un peu trop pastoraliste. On veut bien soutenir la filière bois ou les pépiniéristes, mais, on n’a pas combattu l’avancée des conifères sur les Causses ou les Pyrénées afin de maintenir des espaces ouverts, pour maintenant planter un conifère chez nous... On ne va jamais s’en sortir ! Le vrai dilemne, cette histoire de sapin de Noë l !
Pourtant, les enfants insistent. On grapille du temps en expliquant que si on l’achète trop tôt, il va perdre ses aiguilles, et ne tiendra même pas jusqu’au 25 décembre. Mais le temps passe, et l’excuse ne tient plus longtemps. Finalement, on se résout à aller chez un pépiniériste, qui semble de loin avoir des arbres coniques qui pourraient faire l’affaire. De plus près, il s’agit de buis magnifiques, mais au prix rébarbatif - quelle idée de pousser aussi lentement, aussi ! - d’ifs - le prix et les baies poison nous freinent encore - de thuyas - rien que le nom nous hérissent le poil... - ou de sapin. Et là , miracle, un Picea aurea conica qui coà »te à peine deux fois plus cher qu’un sapin coupé, qui pousse très lentement, ne mesurera dans quelques décennies même pas 2 m de haut, et qui gardera toujours sa forme parfaitement conique sans jamais avoir à le tailler. Le rêve ! Et en plus, on n’aura même plus la mort du moindre sapin sur la conscience. Alleluia !
Et voilà notre sapin pour la vie, définitivement à l’extérieur, ce qui permet aux voisins et automobilistes d’en profiter quand il brille dans la nuit. Inutile de préciser qu’à peine installer sur la terrasse, les enfants se sont mis à la tâche, le décorer à outrance. Leur père est passé derrière eux pour refaire un peu la déco, histoire qu’on voit encore quelques aiguilles. Si ça, ce n’est pas Noë l ?!? Les enfants sont ravis, les parents aussi. Il ne reste plus qu’à demander au Père Noë l un joli et grand pot, pour remplacer après les fêtes son pot noir en plastique façon poubelle.
Longue vie à notre beau sapin, roi de la terrasse.
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Publié: samedi 12 décembre 2009.
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- Rubrique : Notre cabane en Aveyron