Les vacances de Tata

Ca te tenterait-tu une petite escapade au Québec ?

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Tata Sophie rentre tout juste d’un séjour de 15 jours au Québec duquel elle a ramené tout plein de souvenirs... et plein de nouveaux mots à apprendre à Mathias. Visites et randonnées dans les Parcs Nationaux québécois.

J1 : vol Paris / Montréal via Zurich (oui, je sais ! c’est idiot). C’est long... Heureusement, la compagnie Swiss a concocté à ses passagers toute une série d’occupations : outre la télé et ses programmes très "culturels" (ah, non, j’oubliais, la mienne était cassée !), nous sommes conviés à (dans l’ordre) apéritiver, déjeuner, prendre le café, goûter, apéritiver, dîner et déguster, en sus, un petit cadeau aux couleurs de la compagnie : du chocolat suisse ! Je sais pas ce qui m’a pris d’acheter des bonbons Ricola avant de partir ! Arrivée à Montréal : 15h00, heure locale. Réception par notre guide -Dominique- qui nous accueille chaleureusement avec (coutume locale ??) trois Vesses-de-Loup de la taille d’un ballon de foot (si, si... big... c’est l’Amérique !) Il a couru les bois avant de venir nous chercher ! Dépôt à l’hôtel au centre de Montréal, déchargement, extinction de la clim’ (!!), douche... dodo ?! Non, pas dodo. Restaurant. "Le P’tit Plateau", ça s’appelle. C’est pas mauvais. C’est même bon. Sauf qu’on a aucune idée des prix ! 32,60$, c’est cher ça, non ? (retour en France : 21,24€ : Ah non, finalement !). Point positif, l’addition est personnalisée ; pas besoin de faire ses comptes sur le coin de la nappe. Dodo : 21h00 !! (3h00 heure française).

J2 : petit déjeuner avec tout plein d’Américains qui ont investi l’hôtel et ont d’ailleurs fait plein de boucan dans les couloirs durant la nuit ! Départ pour le Parc de la Jacques Cartier à 8h15 (je précise, vu qu’ici tout s’appelle "Jacques Cartier" que la Jacques Cartier est une rivière). Route, et encore route. Des routes toutes droites au milieu des bois, et des lacs, et des bois, et des lacs...!

Bifurcation. Entrée dans le Parc. "Salut copine" (Dominique à la garde du Parc !) Routes plus petites et plus tordues. Mais où kon va ? C’est pas un camping ça ? Si, si. On est juste à 6 km des douches et des éviers à vaisselle, c’est tout. Les toilettes sont à 20 m car sèches et sans électricité ! Nous considérerons ça comme un luxe. Déjeuner et premiers contacts avec la nature canadienne. Installation et première balade interrompue par un castor qui a inondé le chemin avec son barrage ! Le soir, Dominique cuisine. On ne dérange pas un guide qui cuisine ! On peut lui éplucher les légumes, mais c’est tout ! Soirée autour d’un feu, bienvenu, car la nuit tombée, fait plutôt frette dans les bois. Le feu remplacera la TV pendant 15 jours !

J3 : petit déjeuner 7h30. "Versez le contenu de votre sachet de chocolat dans une tasse. Ajoutez de l’eau chaude. Pour une véritable gâterie, mettez du lait à la place de l’eau" ! Ah tiens, je vais faire ça !! Aujourd’hui : randonnée au-dessus de la rivière Sautauriski. Première rencontre avec un orignal broutant au milieu de la rivière et ne rechignant pas à une séance photo prolongée. Retour au campement dans l’après-midi. Raid aux douches. 2x25 cents les 4 minutes (elles vont devenir précieuses désormais les pièces de 25 cents !)

J4 : démontage des tentes et route vers le Parc des Grands Jardins. Dominique trouve bonne l’idée d’emprunter un raccourci au milieu d’une forêt incendiée, sur des chemins quelque peu chaotiques !! On manque de se manger une voiture arrivant en sens inverse : notre chauffeur est occupé aux champignons et aux oiseaux dans le ciel ! Bon, passons. Direction le camping. 1er constat encourageant : les douches sont à côté ! Déchargement, montage des tentes... Ca va devenir une habitude ! Cet après-midi : glandouille les pieds dans la rivière, puis très vite hors de la rivière, lecture, apéro, cuisine, douche, dîner, feu...

J5 : préparation des sandwiches pour la journée. Sandwiches au thon ("le thon, c’est bon, le thon blanc c’est excellent". Ils sont cons ces Français ! les Québécois font pire avec le lait "Québon" !). Départ pour la randonnée du jour : le sentier du Mont du Lac des Cygnes (sans tutu). C’est bôôô... Points de vue superbes, un peu venteux. Découverte de la taïga. C’est ben l’fun. En plus c’est plein de myrtilles. Pardon, des bleuets. Un petit saut chez le dépanneur pour réapprovisionner nos vivres et allez... ce soir, c’est fête, je me fais 8 minutes de douche !!!

J6 : pluie matinale. D’abord gentille, puis un peu moins ! Petit déjeuner sous abri puis rangement des tentes en profitant d’une accalmie. Route vers le Parc du Saguenay (lequel est jumelé, pour l’anecdote, avec celui des Cévennes). Pluie. Accalmie : pique-nique. Pluie. Accalmie : balade en forêt. Pluie. Fin des averses : retour au camping. Lessive : sportif ! C’est qu’il en faut des pièces de 25 cents pour le lave-linge et le sèche-linge !! Mise à contribution de toute l’équipe. Mauvaise gestion du temps de séchage. Le linge finit sur un fil ! Bonne vieille méthode.

J7 : route jusqu’au départ de la randonnée. Arrêt à l’Anse Saint-Jean pour voir le pont couvert et accessoirement aussi, le pont de Florac. Randonnée le long du fjord du Saguenay et de l’anse Saint-Jean. Beaux points de vue sur fjord et cascades.

J8 : sentier des Caps. Point de vue sur la Baie Eternité, puis pique-nique au bord d’un lac avant de redescendre à notre véhicule de location "Légaré" ! (ça ne s’invente pas). Nous manquons de devoir abandonner Dominique en forêt, charmé par le chant des chanterelles. Nous en ramenons un plein sac pour le dîner de ce soir. Arrêt minute de Dominique au dépanneur. On en profite pour lui dérober son appareil photo numérique et faire plein de photos idiotes.

J9 : départ pour la région de Grande Bergeronne, le long du Saint-Laurent. Traversée du fjord du Saguenay en bac et arrêt à Tadoussac. Une ville ! Une poste ! Des touristes. Pique-nique à l’écart de l’agitation sur un promontoire au-dessus du Saint-Laurent. Arrivée au camping en milieu d’après-midi. Dominique a encore eu la bonne idée de prendre un raccourci !

J10 : pluie, pluie, pluie. Petit déjeuner comme on peut sous une bâche. Et pas d’eau chaude pour la vaisselle. Gore-tex de rigueur ! Visite du centre d’interprétation du cap Bon Désir où l’équivalent d’un "Jérôme" québécois nous explique les baleines et les plantes sauvages. Descente vers Tadoussac où on préfère le resto au pique-nique, histoire de changer des chips et des sandwiches au cheddar. Nous savons que nous embarquons en Zodiac pour aller voir les baleines "de près". Ce qu’on sait moins, c’est qu’on doit faire la queue avant pour prendre notre paquetage (un peu comme au ski) : en moins de deux, on est gônnés comme des pêcheurs de gros. Nous serons donc l’équipe "rouge". Dominique se fout de notre gueule. Lui, il ne vient pas. L’a dû repérer une pitoune dans la région... (je ne traduirai pas !) Embarquement sur le Zodiac ; choix du siège capital (mais ça, on ne le sait pas encore !!!). Accélérations, décélérations, arrêt, tangage, re-accélération, observation. C’est un rorqual commun. Ah bon ! C’est pas très stable, quand même ! ...3h00 sur l’eau avec, en prime une petite remontée sur les eaux du fjord avant de rentrer, histoire de voir une belle cascade et de beaux rochers qui tombent dans l’eau. Voilà qui va laisser de bons souvenirs à mes petits genoux qui n’ont pas très bien supporté les soubresauts du bateau lors d’un moment d’observation intense. Le conducteur dudit navire avait dû faire un pari avec ses chums avant le départ ! genre, je vais bien arroser ceux de l’arrière et bien secouer ceux de l’avant ! Mission accomplie. Choix du siège capital, j’avais dit ! On a même pu photographier un beau vomi parmi nos troupes à l’arrivée. Non, ce n’était pas moi. Qu’est-ce qu’ils sont cons ces Français ! Criss de Français !! Epuisant !

J11 : Démontage du campement et route vers la Parc des Hautes Gorges de la Rivière Malbaie. Arrêt en route à Port-au-Persil petit village rustique. Très rustique. Et à la Malbaie pour le pique-nique et le réapprovisionnement. Je crois bien qu’on termine par le plus top des campings ! Premier dépanneur à 40km. Pas d’eau potable. Pas d’électricité. Un quart d’heure de marche à pied pour aller aux douches, interdiction de circuler en véhicule en dehors des accès au camping. Bon, on n’est plus à ça près. De toutes façons dans deux jours, on est au motel, bonne nouvelle... Francis Cabrel à la radio !! Vaisselle improvisée à la lampe torche et sans eau chaude à un pauvre robinet de jardin ! Pour faire passer la crise, Dominique prévoit des guimauves sur le feu. C’est rigolo, mais c’est pas top bon.

J12 : Fait ben frette ce matin ! Polaire et pantalon. Petit déjeuner : œufs, bacon + toasts au sirop d’érable. Aujourd’hui : l’Acropole des Draveurs. 820m de dénivelée sur 5 km. Dominique nous fait peur avant de partir, faque du coup c’est pas si pire ! Point de vue vertigineux sur la rivière Malbaie, les gorges et les lacs d’altitude, à l’horizon.

J13 : départ matinal pour fuir les moucherons qui ont envahi le camping avec le petit réchauffement de l’air. Route pour Québec et arrêt à Baie-Saint-Paul, village d’art et d’artisanat. Visite de la vieille ville de Québec : vieilles rues, remparts, château de Frontenac et... magasinage. Transfert au motel !!! Bonne nouvelle !!! Douche !! 20h30 : resto, "Le Lapin Sauté". Dominique cruise encore la serveuse ! Je me laisse tenter par les "Deux Cuisses en l’Air" (jamais à court d’idées ces Québécois !!). Trop mangé moi !

J14 : route vers Montréal. Traversée des faubourgs de Montréal. Quartier portugais, quartier grec... Visite du vieux Montréal au pas de course, ambiance américaine, tours, banques, sorties de bureaux... Achat de sirop d’érable au supermarché et visite des toilettes de l’Hôtel de Ville. Aéroport à 16h00. Le plus dur s’en vient : 16h00 de pérégrination d’avion en avion, d’aéroport en aéroport, navettes, RER, métro... Montréal-Paris via Zurich ! (encore !) Et encore : dîner (19h00 heure canadienne), petit déjeuner (5h00 heure française / 23h00 heure canadienne !!!), chocolat suisse, télé merdique)

J15 : arrivée à Roissy. Epuisant mais épatant.

Au terme de ce voyage, il me reste à décerner quelques bons et mauvais points aux principaux acteurs locaux :

- Mauvaise note pour les castors qui n’ont pas montré le bout de leur museau, mais seulement leur maison tout en bois et leur sale travail de déforestation (laissent que les sapins ; mauvais les sapins, pas bon !)
- Mauvaise note également pour les caribous. Mais mieux valait, car comme dirait un certain G.B. (que je ne nommerai pas) : "quand le caribou, le carpette".
- Se font recaler, les ours, qui ont nargué leurs observateurs en ne montrant que leur caca ! Non mais !
- Un avertissement aux p’tits suisses (qui ne sont pas des fromages blancs comme tout un chacun pourrait le penser, mais des écureuils rayés) qui préviendront leur monde quand ils auront fini de chaparder dans les assiettes au p’tit déjeuner et qu’ils arrêteront de bombarder les tentes de pommes de pin à 6h00 du mat’ ! Sales bestiaux !!
- Mauvais points attribués aux moustiques (big moustiques), aux moucherons carnivores et aux araignées des douches !
- Bonne note à "Epic Porc", le porc-épic que nous pardonnerons de nous avoir réveillé à 4h00 du matin pour venir fouiller dans la caisse à bois devant les tentes.
- Mention particulière aux rorquals qui ont accepté de partager plusieurs de nos apéros en dévoilant leur dos à l’horizon du camping, dans le Saint-Laurent et qui nous ont salué de manière plus approfondie lors du rapprochement en Zodiac
- Bons points attribués en vrac aux bélugas, aux bernaches du Canada, aux chauves-souris, aux cormorans, aux phoques, aux vautours, aux faucons, aux crapauds, aux marmottes... à bien y réfléchir, je crois que nous n’avons pas vu de chien !

Taïga - Mont du Lac des Cygnes
Les Hautes-Gorges de la rivière Malbaie
Orignal
Québec
Attention, canard !
Sur la route des baleine...

Voilà qui en somme devrait vous donner l’goût d’une petite virée outre Atlantique.

Et pour ceux qui sont intéressés par les variations culinaires à base de sirop d’érable, sachez que vous pouvez en mettre à peu près dans tous les plats, salés ou sucrés, y compris sur du camembert ! Si, si ! C’est full bon, paraît-il ! (moi, personnellement j’ai pas goûté). Les plus téméraires pourront retrouver la recette sur le site www.recettes.qc.ca. Je lance le défi !!


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