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Enquête à Serdinya

Suspens garanti !

En digne auditrice de Pierre Belmard, qui racontait ses histoires extraordinaires sur Europe 1 durant ma jeunesse, je puis vous affirmer sans sourciller, et sur le même ton que Pierre, qu’il s’agit d’une histoire extraordinaire, mais d’une histoire vraie ! (le ton doit être solennel, et là, tous les auditeurs restaient scotchés à leur poste de radio, agrémenté de quelques morceaux de scotch coloré signalant les fréquences des radios préférées du propriétaire attentif)

Le crime a eu lieu vendredi soir, pendant la balade quotidienne de Mathias, son papa et sa maman. Comme à leur habitude, la petite famille était sortie avec son petit appareil photographique numérique Canon modèle Ixus de l’année 2003 (autant dire dépassé, mais ma foi encore fort utile pour figer les instants précieux de l’enfance du chérubin unique et adoré - enfin, pour l’instant, parce que ledit chérubin n’en est pas encore à sa crise de pré-adolescence). Comme à son habitude, le papa photographie le village, tel un peintre de l’école de Monet, saisissant sans relâche le même paysage toujours renouvelé dans la nature, grâce aux aléas climatiques, changeant. Le papa photographie aussi, bien entendu, son bébé, puisque c’est le plus joli des bébés (du moins pour l’instant, l’acné n’ayant pas encore fait son apparition). Mais ce papa a la très fâcheuse habitude de perdre sans cesse des objets. Et ce vendredi, ce fut le jour malheureux, mais semble-t-il inéluctable, pendant lequel il perdit son appareil photographique Canon Ixus !

Oui, vous n’en revenez pas, cher lecteur : Jérôme a perdu l’outil indispensable pour agrémenter les articles que vous lisez avec fidélité et ferveur régulièrement sur ce site internet ! Et là, vous vous dîtes, ce n’est pas possible, il n’a pas pu ?!?... Et bien si !!! Et le pire, c’est qu’il ne s’en est pas rendu compte immédiatement... Coquin de sort, la petite famille, insouciante, s’en est allée, rentrée chez elle pour passer la soirée dans son foyer, sans imaginer le moindre instant le drame qui se jouait pourtant à ce moment précis. Et ce n’est que le lendemain, au moment de quitter la maison pour la balade quotidienne de Mathias, son papa et sa maman, que la maman s’enquit de savoir où se trouvait l’appareil photographique numérique, afin de peut-être, on ne sait jamais, immortaliser un instant magique durant cette promenade.

Soudain, le papa s’affola, chercha l’engin, minuscule et donc discret, dans toute la maison. Mais il fallut se rendre à l’évidence : l’objet était bel et bien perdu, et a priori, depuis la veille ! L’angoise saisit les parents, qui décidèrent d’aller chercher sans délai l’appareil si précieux (du moins pour transformer en langage binaire des images chères à leur coeur). Aucun doute possible, l’appareil avait dû être oublié sur le bac de Serdinya, plus précisément entre le terrain de boules et l’abricotier abandonné au-dessus du village ! L’enquête débuta donc ainsi.

L’espoir et l’inquiétude mélés, le papa scruta tout le parcours menant depuis le terrain de boules et l’abricotier abandonné, en passant par la place de l’église, et sans oublier d’interroger les dames assises là, la veille comme le jour même. Mais RIEN ! Dépités, le papa et la maman s’étaient fait une raison, quelqu’un avait découvert lappareil photographique numérique Canon Ixus modèle 2003 avant eux, et, étant déjà samedi soir, il leur faudrait attendre jusqu’à mardi matin pour tenter une denrière chance à la mairie de Serdinya, vérifier si une personne honnête avait ramener l’engin comme objet trouvé... L’espoir était mince, mais c’était, semble-t-il, leur dernière chance.

La petite famille, triste, retrouva ce soir-là ses pénates sans joie. Quelle attente il leur faudrait endurer ? Mais, la nuit portant conseille, le lendemain, la maman décida de recommencer l’enquête depuis le début. Parce que, en tant que digne téléspectatrice ipnothisée par l’inspecteur Colombo durant sa jeunesse, la maman savait que l’inspection des lieux du crime était primordiale, et l’interrogation du moindre témoin capitale. Bref, la maman, au moment de sortir pour la balade quotidienne de Mathias, prépara de petits papiers mentionnant la perte et la recherche de l’appareil photographique numérique, leur nom, adresse et numéro de téléphone, afin d’en déposer dans les boîtes aux lettres du village. Pendant le dépôt de ces avis de recherche chez les villageois absents, elle profitait de rencontrer des dames affairées à discuter là, la veille, comme l’avant-veille et comme ce jour-ci, afin de trouver un témoin, visuel ou auditif - peu importe.

Le papa avait pendant ce temps-là pour mission d’occuper le petit Mathias, ce qui n’était pas une mince affaire ! Et la maman interrogeait sans relâche els villageois (et villageoises, surtout), quand la soeur de la voisine d’en face lui conseilla de demander aux dames qui siègent sur la place de l’église, elles sauront bien !" Déjà interrogées par le papa, la maman, sans grand espoir, mais résolue à tout faire avant d’abandonner l’enquête, interrogea donc à nouveau le groupe de dames. Ces dernières n’avaient pas remarqué le moindre objet délaissé en ces lieux, mais elle conseillèrent de demander aux "gens qui habitent en face de l’église, parce que quand on trouve quelque chose sur la place de l’église, c’est toujours chez eux qu’on le dépose ! Allez donc voir, on ne sait jamais."

La maman, obéissante, se rendit donc à cette petite maison, devant laquelle le propriétaire était occupé à ranger sa caisse à outils avec soin. Elle lui demanda si il n’avait pas vu un appareil photographique numérique, montrant avec son pouce et son index, la largeur probable de l’engin. Le bonhomme répondit par la négative, mais sa femme, affairait jusque là à l’intérieur du séjour, sortit, et demanda ce qui se passait. La maman réexplique donc la situation, et avant même qu’elle précise la marque de l’appareil, la bonne femme répondit : "C’est un Canon, c’est ça ?" Folle de joie, la maman acquiéça, et la femme lui explique alors qu’effectivement, quelqu’un lui avait ramené cet appareil photographique, mais que malheureusement, elle ne l’avait plus : des enfants étaient venus lui réclamer cet appareil, lui affirmant que c’était le leur, et elle leur avait donc remis l’engin. "Mais maintenant que vous me le dîtes, je me suis dit que c’était un appareil bien cher pour des enfants !"

Catastrophée, la brave dame essaya de consoler la maman en lui indiquant que ces enfants séjournaient en gîte chez la dame qui habite sur le chemin de la Carole, et que même si ces locataires n’étaient plus à Serdinya, cette dame, Geneviève, pourrait sans doute contacter ces anciens locataires, et leur demander de rendre l’appareil. La maman retrouva donc ses hommes et dès leur retour à la maison, ils téléphonèrent à ladite Geneviève, chez d’ailleurs les parents du papa avaient déjà séjourné l’année précédente. Ils laissèrent un message sur le répondeur de Geneviève, dont ils avaient trouvé le numéro de téléphone sur la porte du gîte situé dans la même rue qu’eux, et patientèrent jusqu’au rappel de cette dernière.

Les parents du petit Mathias allaient-ils récupérer l’appareil photographique numérique Canon modèle Ixus de l’année 2003 pour immortaliser leur rejeton soufflant ses deux bougies deux semaines plus tard ?
La suite dans le prochain épisode de cette aventure incroyable mais vraie.


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