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Enquête à Serdinya - suite et fin

Encore plus de suspens et de rebondissements !

Dans l’épisode précédent, la dramatique disparition de notre merveilleux appareil photo numérique Canon modèle Ixus de l’année 2003 (acheté pour la venue de notre Mathias) avait perturbé toute la petite famille Rouss’Buss’, partie à sa recherche à travers la France (Gabatxie).

Geneviève répondit à notre appel au secours le lendemain matin, et toute désolée de l’histoire, fournit le numéro de téléphone portable du père de famille. La maman appela immédiatement le numéro, mais dut laisser un message relatant les faits. Après plusieurs tentatives d’appel infructueuses, la maman eut même un doute sur la validité du numéro, et demanda confirmation à Geneviève, ce qu’elle fit, en précisant cette fois son adresse postale.

Ainsi donc, un message on ne peut plus clair a été laissé sur le portable du père de famille concerné par notre affaire. Malheureusement, malgré notre oreille à l’affus du moindre tressaillement du téléphone (dont j’ai oublié la marque, mais celui-là, on ne risque pas de nous le dérober), aucune nouvelle de cette personne durant 3 jours nous ont poussés à contacter la Gendarmerie Nationale, basée à Olette, Chef de lieu de Canton.

Le papa a pour l’occasion préparé une liste complète des renseignements accumulés durant l’enquête (cf. 1er épisode) : nom du père de famille, ainsi que ses coordonnées téléphoniques et adresse, nom et coordonnées des propriétaires du gîte, nos propres noms et coordonnées, et naturellement des précisions concernant l’appareil perdu puis volé, avec batterie et carte mémoire.

La maman se chargea du déplacement à la gendarmerie, sûre de son bon droit, et bien décidée surtout à donner une petite leçon aux enfants, voire même à toute cette famille. Après tout, si les parents ne réagissent pas à un tel message, c’est louche, et c’est certainement plus aux parents qu’aux enfants que la leçon doit être faite ! Accueillie par un gendarme adepte du cyclisme, et croisé très souvent sur les routes du canton, la maman croyait être tombé sur l’homme de la situation... Quelle déception !

Notre histoire était trop compliquée, avec trop d’intermédiaires. Et d’abord qui est cette personne qui a récupéré votre appareil photo et l’a soit-disant donné à ces enfants ? Quel est son nom, son adresse ? Est-ce une personne digne de confiance ? Peut-être a-t-elle menti, pour garder l’appareil pour elle, ou pour protéger des personnes du village, en s’en prenant à des étrangers ? Et d’abord, pourquoi n’a-t-elle pas ramené cet appareil à la mairie ou la gendarmerie ?

Suivit un laïus sur le fait de porter une accusation : on n’accuse pas des gens comme ça, juste sur des propos d’une femme que l’on ne connaît pas, et qui n’est peut-être pas si sûre ! Vous n’êtes pas sérieuse ! Et pourquoi vous avez laissé traîner votre appareil comme ça ? Fallait pas le perdre, c’est tout !

La maman garda son calme, rappela poliment que des enfants avaient menti pour obtenir un objet qui n’était pas leur propriété, et demanda de façon posée à ce que le gendarme tente de joindre par téléphone le père de famille. Le gendarme pestait encore et encore, mais un de ses collègues insita également, considérant lui aussi qu’il y avait effectivement bien vol, si les faits s’étaient bien déroulés de la façon décrite, et qu’il fallait au moins contacter cette personne pour vérifier.

Le gendarme cycliste composa donc le numéro de téléphone,et, alors que nous n’avions jamais réussi à parler de vive voix au père de famille, on entendit un "allo ?" après 3 sonneries ! Miracle ! Le gendarme cycliste suspecta alors la maman de ne pas avoir essayé de téléphoner au même numéro... Puis ce dernier expliqua la raison de son appel, ce à quoi le père de famille répondit de façon laconique : "Ah bon ?" sans plus d’inquiétude. Le gendarme cycliste finit par obtenir du père qu’il demande, dès le retour de son fils, à ses deux enfants si cette histoire était vraie. L’histoire d’1/2 heure d’attente. Le gendarme proposa alors à la maman de rentrer à la maison, et de lui téléphoner pour rapporter la version de la famille incriminée peut-être à tort.

Remerciant poliment les gendarmes (surtout les collègues du cycliste), la maman rentra se faire consoler auprès du papa. La désillusion gagnait, et l’espoir de retrouver un jour l’appareil photo numérique Canon Ixus avait complètement disparu, le cycliste ne semblant pas disposé à démêler l’affaire... Pire, les voleurs ne seraient même pas inquiétés par ce cycliste ne désirant même pas écouter la version serdinyenc !

Le papa, désolé, avait déjà accepté la fatalité, et la maman était complètement découragée, quand la sonnerie du téléphone retentit. Seul le papa eut le courage de décrocher. C’était le père de famille, qui s’engageait à renvoyer en colissimo l’appareil. Un second appel, des gendarmes cette fois, apportait la même nouvelle. Le papa l’annonça à la maman, soulagée qu’au moins les torts retombent sur les voleurs, et non sur sa famille et la personne ayant récupéré l’appareil disparu. Le doute subsistait sur le fait que l’appareil n’arrive un jour à Serdinya, mais du moins le gendarme cycliste, certainement mécontent de louper la diffusion du Tour de France à cause de cette histoire, avait aussi reçu une leçon : lui non plus ne devait pas accuser n’importe qui de mensonge et de négligence à tort et à travers, sous prétexte que ces personnes habitent Serdinya et lui font louper le Tour de France !

Le surlendemain, l’appareil photographique numérique retrouva sa petite famille d’origine, et reprit immédiatement du service, photographiant les exploits de Mathias durant sa balade quotidienne dans les rues et sur les chemins de Serdinya.

Ouf, tout est bien qui finit bien. Surtout que cet appareil était indispensable pour pouvoir vous faire partager un grand évènement chez les Rouss’Buss : le mariage (non, pas de Mathias avec Taïna, ils sont trop jeunes), qui aura lieu le 30 juillet prochain !


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