Good Morning Vietnam

Cette année, ma destination vacances sera le Vietnam. Ne me demandez pas pourquoi. D’abord. C’est comme ça. Peut-être parce que l’Asie, il faut avoir vu ça au moins une fois.

12 août- Derniers préparatifs avant départ. Comme d’hab’ : l’éternel défi du "quoi emmener" / "comment tout faire tenir dans deux sacs à dos". Défi difficile, pas toujours réussi, mais ça on s’en rend compte après !

13 août- Départ de Roissy à 14h00. Ou plutôt 16 ; y’a des bombes partout dans les aéroports, c’est bien connu ! La correspondance prévue à Hong Kong est ratée, forcément ! Pour rejoindre en vitesse un avion de remplacement, on nous dispense des contrôles habituels !!

14 août- Arrivée au petit matin à l’aéroport d’Hanoi. Nous sommes un peu largués en constatant qu’il nous faut remplir tout plein de paperasse pour déclarer qu’on arrive (c’est vrai quoi, on déclare pas assez souvent qu’on arrive !). "Welcome to Vietnam (...) please print in black or green ink" - "Bienvenue au Vietnam (...) veuillez, s’il vous plait écrire à l’encre noire ou verte". Zut, j’ai écrit en bleu ! Tant pis, on verra si ça passe comme ça. Même si les douaniers ont pas l’air commode !
Nous faisons dans le même temps la connaissance de notre guide, Hiên, venu en renfort (nécessaire) pour nous obtenir nos visas.
L’encre bleue ne me vaut pas un retour en France ! C’est tant mieux parce qu’on est les derniers dans l’aéroport et qu’il y a nos sacs qui tournent depuis ½ heure sur le tapis à bagages !
Sortie de l’aéroport et grand bol d’air chaud dans la figure. Vite, le bus climatisé.
Après déchargement de nos bagages à l’hôtel, une 1ère douche et le change de nos euros en dongs, nous effectuons notre première vraie sortie dans la capitale vietnamienne : choc des cultures, bruit, agitation, "motorbike, motorbike" criés par les motos-taxis, encombrement des trottoirs, fumets des bouis-bouis locaux...et toujours, la chaleur... on comprend vite que prendre des douches ne sert à rien !
Bref, je goûte à un premier jus de mangue frais (délicieux) et j’apprends tant bien que mal à marcher dans les rues et à slalomer entre les motos, les vélos et les vendeurs ambulants. Epuisant.

Dans les rues d’Hanoi

15 août- Départ en bus pour Viet Quang. Nous apprenons quelques mots de vietnamien. Arrêt à midi à Doan Hung. Petit bled, petit resto. Premier arrêt toilettes avec les cochons ! Repas copieux comme tous ceux qui suivront et Hanoi Bia (bière locale). Arrêt en pleine cambrousse avant l’arrivée pour voir de près des plantations et récoltes de thé. L’hôtel de Viet Quang en jette ; mais je comprends vite le truc (il y a un truc), les hôtels vietnamiens (comme les maisons d’ailleurs) misent sur le gros oeuvre et la façade principale, pas sur les finitions ni sur les façades latérales ! Du moment que la clim’ fonctionne !
Bon, ce soir on visite rapidement la ville (il n’y a qu’une rue) et on file manger au resto du coin, des nems, et du riz, et des boulettes, et du riz, et du bambou, et du riz, et de la couenne de cochon poilue, et du riz. C’est bon (sauf la couenne).

16 août- Courte transition en bus jusqu’au village où nous faisons la connaissance de nos porteurs. C’est la grande sortie des villageoises venues voir les préparatifs du départ. Rude marche à travers la campagne et les rizières en raison de notre manque d’acclimatation à la moiteur ambiante. En 10 minutes de montée, nous sommes trempés ; les feuilles de bananier en guise d’éventail n’arrangent pas grand chose, mais c’est toujours un léger mieux. Le pied, c’est qu’il y a de l’eau partout et que les "douches" se multiplient au fur et à mesure de l’avancée.
Nous faisons escale à midi dans le village de Pa Then où une famille nous attend pour le déjeuner et nous prépare du thé frais. L’après-midi est encore plein de rencontres. Des paysans, toujours. Et puis un gars bizarre qui nous fait le salut militaire avec une grosse machette dans le dos. Et qui finalement nous vend des bières !
Etude de végétation : bananiers, bambous, goyaves, palmiers, canneliers, thé... et p’tites graminées (grrr) qui laissent tout plein de graines sur les bas de pantalon et dans les chaussettes (la merde les chaussettes à bouclettes). J’envoie un courrier à Décathlon en rentrant !
Arrivée à travers les rizières à notre lieu d’hébergement, dans une famille Tay : une ferme perdue au milieu du riz. Etat des lieux : grande maison en bois construite sur pilotis, pièce unique et foyer central pour la cuisine, natte de bambou en guise de plancher (est-ce bien solide ?) Toilettes au fond du jardin, plus loin que les cochons et les canards. Salle de bain... euh... puits dans le jardin. Et puis le coassement des grenouilles dans les rizières !
Repas excellent : nems, boulettes de viande au sézame, légumes sautés, soupe de bouillon à la viande et aux légumes et... riz. On ne sait pas toujours ce qu’on a dans nos bol, mais vu que tout est très bon, on ne se pose pas trop de questions. On finit la soirée à la table (ou plutôt à la natte) de nos porteurs lesquels ont de l’avance sur nous sur la consommation traditionnelle d’alcool de riz, fabriqué dans la ferme même et stocké dans un bidon dont je ne dévoilerai pas les dimensions !
Nous nous initions à ce qui va devenir quotidien : le "mot hai ba yo"de rigueur qui consiste (comme son nom ne l’indique peut-être pas) à compter jusqu’à trois et à boire son verre cul sec. Une fois c’est rigolo, après ça l’est un peu moins... surtout quand au bout du dixième, la bouteille d’alcool a une drôle de couleur. Dis-moi Hiên, c’est quoi qui flotte dans la bouteille ? - C’est rien, c’est pour "la force" - Ah OK ! Sauvage (des guêpes) !! Finalement, le plancher souple et ajouré est bien pratique pour éclipser quelques verres !
Nuit sous la moustiquaire (bien pratique, il n’y a que les gros insectes qui passent en dessous, comme les blattes géantes !!)

Paysages du Nord Vietnam

17 août- Réveil coq vers 5h00 (et toujours, les grenouilles). Nous démarrons notre rando sous la pluie, le temps d’arriver au marché de Tan Nam. Je ne sais pas si c’est nous ou les villageois les plus emprunts de curiosité. Toujours est-il que tout le monde s’observe. Le marché est très animé et peuplé de bêtes bizarres que les paysans viennent mettre en vente : têtes et abats de buffles posés sur des tables, rats musqués, volailles, cochons noirs... Ravitaillement pour ce soir et départ pour 7h00 de marche. On commence à se faire à la chaleur (sans pour autant perdre nos habitudes de trois arrosages à l’heure ; les canalisations d’eau en bambous qui parcourent les campagnes sont bien pratiques !) Arrêt déjeuner dans une famille Tay. Bol de nouilles au boeuf. Et sieste !
Nous terminons notre rando dans une ferme plus que rustique, où des femmes aux dents noires laquées nous accueillent. Hiên nous explique que ce sont des voisines venues pour les potins. Le lendemain matin, elles seront là avant notre réveil !
La "douche" (dans la cour) devient folklorique quand les propriétaires décident de tuer le cochon (dans la cour) sans se soucier de quoi que ce soit. Bref, je me prends la fumée des poils de cochon grillés dans la gueule pendant que j’essaie tant bien que mal à m’arroser les cheveux avec une casserole ! (Bouilland, c’est du luxe !!) Je rends la casserole pour le nettoyage du cochon.
Apéro chips de crevettes, dîner "cochon", "mot hai ba yo", dodo.

En route pour le marché...
Rando pour tous

18 août- Réveil coq enroué vers 4h00, chiens vers 5h00, cheval vers 6h00 ! Matinée de marche de Phieng Lang à Quang Nguyen à travers la forêt et plusieurs rivières. La dernière nous vaut un arrêt baignade prolongé, juste avant une belle averse qui nous fait sortir nos capes de pluies et nous mouiller de l’intérieur ! Nous arrivons au village pour le déjeuner.
Nous passons l’après-midi dans notre maison d’accueil, un peu à l’écart du village. Détente. Ou plutôt douche et lessive. Dans la rivière. Hiên essaie de refourguer la sienne, mais personne n’en veut ! Sa sentence est terrible : il refuse de nous trouver des fils à linge pour le séchage. Mais c’est sans compter sur notre imagination débordante et nous finissons par installer des tiges de bambou entre les poutres extérieures de la maison. Ca sert à tout le bambou !
Soirée en forme. Dîner fameux. "Mot hai ba yo" en trop pour certains. Et nuit agitée !

Maison traditionnelle
Miam !

19 août- Coq à 5h00. Cochons à 5h30. Grosse blatte. Premier petit déj’ local (bol de nouilles), avant c’était Vache qui Rit. La journée la plus longue... au coeur de la forêt tropicale. Je remercie les porteurs de nous avoir taillé des bâtons de marche en bambou avec leur machette, car ça grimpe dur dans des enrochements où il faut faire des pas de géant. C’est qu’il y en a des bêtes là dedans, non ? Oui, peut-être... des sangsues, sûr ; des gros vers en forme de tuyau d’arrosage aussi ! Si, si !! Même qu’on aurait bien pu marcher dessus ! Sûr aussi qu’il y a des oiseaux qui font de bien jolis bruits dans les feuilles, mais qui ne montreront pas le bout de leur bec. Est-ce qu’il y a des serpents au Vietnam ? (on demande) - oui, oui, répond Hiên, même qu’il y en a des rouges - Ah bon, ça doit être joli, des serpents rouges !!
Pause de midi en plein soleil (les porteurs ont trouvé le seul buisson qui fait de l’ombre et se sont amassés là-dessous à 15 !!) Coup de soleil pour moi, ça va de soi. La crème ne tient plus sur la peau tellement on sue !! L’orage menace, on repart vite après avoir mangé notre pique-nique au riz (pour changer).
Dure rando et beaucoup de dénivelée pour atteindre, en fin d’après midi, Coc Dong et ses deux fermes Hmongs perdues dans la nature. Dîner de canard (on s’initie à la fabrication des nems), "mot hai ba yo" (pas pour tout le monde !!) et chants patriotiques (nos porteurs, pas nous ! Les Français ne savent pas chanter. On connait que Petit Papa Noël en entier !!) Dodo.

20 août- Je ne me souviens plus du coq, mais du radio cassettes des porteurs allumé à 6h00. Programme : redescendre des montagnes et retrouver "la ville". Nous sommes un peu nostalgiques (déjà) et atteignons le village de Coc Re pour midi après avoir croisé plusieurs paysans Hmongs et l’institutrice itinérante du canton.
Dure après-midi : en descendant, nous retrouvons la chaleur et le soleil, ce jour là, tape fort. Nous traversons des champs de maïs avant d’atteindre le pont suspendu de Xin Nam où notre hôtel nous attend.
Soirée dans une "cantoche" du coin, à deux pas de l’hôtel pour fêter le départ de nos porteurs et les remercier de leur aide si précieuse et de leur cuisine délicieuse. Dodo.

21 août- Coq !! (ils sont partout !) Après un petit déj’ aux crêpes de riz, nous partons jusqu’à Bac Ha dans une jeep plus qu’incertaine sur un chemin plus qu’incertain. Visite de la ville, son petit marché, ses commerces de tissages, son bureau de poste. Et un peu de repos.
Dîner dans un boui boui proche de l’hôtel. Petite blague de Hiên qui nous fait un "mot hai ba yo" à l’alcool de maïs (lequel est deux fois plus fort) sans nous prévenir. Gros orage. On termine notre soirée aux chandelles, puis à la frontale. Dodo.

Rencontres
Jour de marché

22 août- Réveil coq et sorte de gros canari dans une cage qui fait un boucan insensé, là-bas, dehors ! Départ matinal pour le marché coloré de Coc Ly. Les villageoises Hmongs, très élégantes, s’y retrouvent pour leurs achats de tissus et de vêtements. Les hommes achètent chevaux, buffles et tabac. Nous on achète des tissages et des tentures en négociant des prix déjà très bas !
L’après-midi : descente en bateau sur la rivière Chay. Après un départ mouvementé lié au courant, nous profitons d’un paysage tropical luxuriant et de quelques belles cascades. Nous finissons la journée à Lao Cai, à la frontière chinoise et observons le va et vient des vélos, surchargés, sur l’unique pont qui rejoint les deux pays.
Notre retour à la vraie ville est marqué par un jus de mangue frais et l’achat d’une bouteille de vodka vietnamienne (alcool de riz), histoire de pas perdre nos bonnes habitudes dans le train de nuit qu’on s’apprête à prendre.
La gare est bondée et nous avons bien du mal à nous frayer un chemin au milieu de cette foule avec tous nos sacs. Mais où sont les porteurs ? Nous atteignons enfin notre voiture et prenons connaissance de notre cabine. Hiên nous laisse entendre que c’est son anniversaire, mais sa carte d’identité indique le 10 mai !! Au moins on sait l’année. Vu les mystères qu’il nous a fait depuis 9 jours sur sa date de naissance, on est devenu très méfiants. Et pour cause... "Mot hai ba yo" quand même, au cas où ! Ca laisse perplexe les contrôleurs.
Demi sommeil pendant les 10h00 de train.

23 août- arrivée à Hanoi vers 5h00. C’est déjà l’effervescence dans les rues et le marché de gros est en pleine activité. Ce sont des centaines de vélos qui vont et viennent dans les rues qui longent la voie ferrée. Un peu vaseux, on rejoint notre hôtel pour un peu de repos et un petit déjeuner complet (avec du BEURRE !)
La visite de Hanoi commence avec la visite du mausolée de Ho Chi Minh (où le père de l’indépendance du pays est embaumé), ses anciens appartements et le Temple de la Littérature à la mémoire de Confucius et des grands Lettrés du pays... expliqués par un Hiên très sérieux. C’est que, quand il s’agit du père de la patrie, on ne rigole plus. On salue donc "Oncle Ho" sans rigoler en avançant au pas et en rang s’il vous plaît dans sa dernière demeure...
On se dégote un resto très authentique pour midi, dans le centre de Hanoi. Et on goûte au plat traditionnel de poisson grillé (je ne me souviens plus du nom) : bref, c’est du poisson qu’on fait cuire nous même au-dessus d’un butagaz et qu’on assaisonne avec des légumes, des herbes, des cacahuètes, des oignons et de cette petite sauce à la saveur indéfinissable que l’on apprendra plus tard être faite à base de bélostome (voir "google" image). Délicieux !!
L’après midi est consacré à la visite du musée d’ethnologie de Hanoi qui présente l’ensemble des 54 ethnies qui composent le Vietnam et de leurs us et coutumes. On reconnaît là quelques unes de nos rencontres faites dans les montagnes et on fait un saut dans le temps.

24 août- Départ en bus pour la baie d’Along. Déjeuner de crabes, crevettes et autres calamars... sur notre sampan qui a pris la mer, direction les gros rochers posés sur l’eau. Miam. Arrêt en route pour visiter une grotte que j’ai rien compris si c’était des chinois ou des singes qui l’avaient découverte. Visite aussi d’un point de vue sur la baie depuis l’île de Titop. Et puis et puis... nuit sur le bateau après une longue baignade nocturne dans les eaux chaudes de la baie et un toast spécial porté à Hiên (en retard) pour son anniversaire. Nos investigations poussées nous apprennent que c’était bien le 22 (les naissances, dans les campagnes ne sont pas déclarées le jour même mais parfois plusieurs mois après). Dodo après expulsion de deux énormes blattes qui traînaient au-dessus des lits (mais sont-elles vraiment parties ?)

Baie d’Along

25 août- Ahh, la baignade matinale de 6h30 ! L’eau est toujours aussi chaude, les bactéries sans doute aussi, mais bon ! Petit déjeuner puis visite d’un village de pêcheur flottant. Retour sur terre en fin de matinée et route en direction de Ninh Binh et la baie d’Along terrestre. A Tam Coc, rapide visite d’une boutique de broderie puisque c’est la spécialité du coin, dîner dans la cour de l’hôtel, "mot hai ba yo", proposition de "mot hai ba yo" aux ...ouilles de bouc (voir 16 août), mais refus de notre part. Dodo.

26 août- Journée vélo (ça aurait manqué). Nous parcourons la campagne entre Tam Coc et Truong Yen à travers des paysages magnifiques. Rochers calcaires posés au milieu d’une campagne humide où les nénuphars et les fleurs de lotus sont partout. Nous terminons notre matinée par une heure de bateau sur les méandres d’eau qui inondent la région pour accéder aux villages de pêcheurs.
Retour sur Hanoi dans l’après-midi, soirée au théâtre de marionnettes sur l’eau (art traditionnel) et dans les rues d’Hanoi toujours en ébullition.

Along terrestre (pas tant que ça !)

27 août- Hanoi toujours. Dernier jour, derniers achats et dernière virée dans la capitale vietnamienne. Je me prends un dernier bol de riz avec viande et légumes sur le trottoir pour 50 centimes. Et puis je me perds dans les rues de la vieille ville avant de reconnaître (ouf !) la rue des jouets où se trouve notre hôtel. Quelques photos et nous avons rendez-vous avec Hiên à l’hôtel pour un au revoir avant de reprendre l’avion.

Hanoi

28 août- Arrivée tôt à Paris. Mauvais temps. Fin.


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