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Les p'tits bonheurs du matin

All’italiana

J’avoue que pour le petit-déjeuner dominical, il y a un rituel, un peu bousculé par la vie de famille, mais qui procure encore bien du plaisir : le café.

Après une nuit entrecoupée de tétées (enfin désormais, Emma daigne parfois ne nous réveiller qu’une seule fois. Je sais, pourrait mieux faire, mais c’est déjà une grande victoire pour nous !), et une grasse matinée tant espérée et qui malheureusement prend fin bien trop tôt (au plus tard 7 h...), ma motivation à me lever du bon pied, c’est que je vais me préparer mon café rien que pour moi, attendu toute la semaine.

C’est tout un rituel :

1. Allumer la radio, histoire de ne pas retomber dans les bras de Morphée.

2. Préparer le biberon de chocolat au lait de Mathias (ben oui, si je suis debout à 7 h, c’est parce qu’il est debout à 6h50 et vient me chercher au lit).

3. Si la miss est également réveillée, la changer, et l’installer à jouer dans la cuisine.

Ces premières missions maternelles accomplies, on passe aux choses sérieuses et jubilatoires :

4. Sortir la cafetière italienne du buffet, le paquet de café (en général du Moka Sidamo de la Cafetière Catalane rue des Anges à Perpi). Démonter la cafetière, mettre de l’eau dans la base, puis déposer la seconde pièce de la cafetière, y mettre la bonne dose de café (mouture spéciale), déposer le joint et le filtre (attention, dans le bon ordre, sinon catastrophe assurée), et enfin visser la dernière pièce, prête à accueillir le précieux breuvage !
Cette délicate opération, très cérémonieuse, réalisée avec amour et silencieusement, est suivie par une opération très délicate : l’allumage du gaz. Après avoir bataillé parfois quelques dizaines de secondes avec la gazinère hyper moderne, la cafetière peut enfin chauffer !

5. Sortir les confitures diversifiées, trancher des tartines de pain au levain, les mettre à griller, et sortir la bonne tasse (on ne boit pas le café du dimanche dans n’importe quelle tasse !), avec la bonne cuillère (on ne tartine pas ces délicieuses confitures sur du si bon pain avec n’importe quelle cuillère, vous comprenez bien !).

6. Commencer à tendre l’oreille pour écouter la radio (jusqu’à présent, la préparation du café occultait les propos des journalistes...), et la magie opère : un doux bruit s’élève de la cafetière. On imagine la pression, le café qui monte, qui monte, et qui enfin atteint la partie haute de l’engin, jusqu’à gronder fort, comme un orage au loin, avertissant que la totalité du café est prête. Cette phase ne peut pas, ne doit pas être perturber par le moindre dérangement intempestif, alors basta le chat, Mathias ou Emma, durant ces quelques secondes musicales, je ne suis absolument pas disponible !

7. Se lever alors, ouvrir le couvercle pour vérifier que la physique a bien fait les choses : ah oui, le café mousse et crache ses dernières bulles. J’éteins le gaz, saisis la poignée en bois de la cafetière, et verse religieusement le liquide brulant dans la tasse. Là, un autre plaisir est d’observer la mousse, qui danse un instant en toute liberté, puis termine sa course attirée inéluctablement contre les rebords de la tasse : tout s’arrête, stoppé. Ca y est, je peux déguster ma première gorgée ! Je prépare ensuite une tartine, la consomme en buvant de temps en temps du café. Surtout, ne pas tremper la tartine dans la tasse, sacrilège ! Je me prépare ainsi en général 3 tartines, et termine ma tasse pour clore mon petit-déjeuner.

Ca c’est royal. Alors à celui qui me pique ces instants, et me prépare mon café ! Pour bien apprécier mon café du dimanche, je dois faire le rituel du début à la fin, sinon la magie n’opère pas. Capicce ?

Ma cafetière

Par contre, si on m’apporte des viennoiseries toutes fraîches ou des petites spécialités bretonnes ou bourguignonnes pour changer des tartines, j’accepte avec grand plaisir !


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