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Premières Pâques en Aveyron

Est-ce que les cloches passent aussi vers les Grands Causses ? Ne seraient-elles pas effarouchées par les colonies de vautours fauves et moines ??? En outre, les conditions météorologiques étant très mauvaises, allaient passer malgré tout ?

Pour ce premier week-end de Pâques à Azinières, Météo France avait prévu du mauvais temps : neige dès 600 m, vent violent. Bref, Papounet, arrivé dès vendredi soir, avait réservé une débroussailleuse et un motoculteur pour commencer à travailler sérieusement sur notre terrain, mais le programme risquait d’être compromis. Ce n’est pas sans compter sur l’obstination et la motivation des troupes ! Et pour ce qui est de la capacité des cloches à braver le mauvais temps, Papounet avait assuré un service minimum en ramenant de son dernier voyage en Côte d’Ivoire quelques cabosses de cacao !

Dès samedi matin, nous sommes allés chercher du matériel en location pour les divers travaux à réaliser. L’après-midi, Papounet en tenue de combat et casque à visière vissée sur la tête, la débroussailleuse a vrombi pour dégager grosso modo la limite avec la parcelle voisine au niveau des terrasses les plus inaccessibles. Nous en avons profité pour dégager également une bonne partie d’un muret de soutènement d’où semblait couler de l’eau. Il s’est avéré, une fois la végétation dégagée, qu’effectivement il y a un beau suintement, sans doute temporaire, s’assèchant en été mais bel et bien là à l’automne et au printemps ! Intéressant pour arroser le jardin. Nous avons donc planifié pour un peu plus tard de faire un petit canal récupérant cette eau à plusieurs point du mur, qui alimentera un petit bassin de rétention. Le trop plein arrosera les ronces en contre-bas, pour nous assurer une bonne production de mûres.

Le lendemain matin, malgré une météo incertaine, avec des giboulées de neige, l’équipe a repris son ouvrage : avec les encouragements de Mathias, le Papounet a commencé à labourer un bon rectangle qui accueillera d’ici peu les plants de pommes de terre. Avec la pente et la neige, ce n’était pas si facile... Pendant ce temps, Anne ramassait les plus grosses pierres, et Jérôme dégageait tout ce qui avait été coupé la veille. Emma et la Manou admirait l’équipe au travail, quand le voisin vint nous rendre visite. C’était déjà la fin de matinée, et il s’enquit du projet immobilier à venir, histoire de s’assurer que notre demeure ne lui fera pas trop d’ombre le matin. Qu’il ne s’inquiète pas, nous ne voulons pas que sa maison nous fasse de l’ombre le soir ! Cette première rencontre avec le voisinage s’est donc bien passée.

A la fin du repas, malgré la tourmente dehors, on entendit distinctement un bref tintement de cloche. Pas de doute, les cloches venaient de passer par chez nous, mais où avaient-elles pu déposer leurs présents chocolatés ? Pas dans le jardin vu la tempête de neige... Nous nous sommes dits qu’elles s’étaient peut-être inspirées de la technique du Père Noël, et nous avons donc regardé dans la cheminée. BINGO ! poisson, poule, cloche et œufs en chocolat noir étaient comme tombés là, l’emballage un peu couvert de suie. Mathias était tout heureux de l’exploit des cloches de Rome, et voyant notre étonnement il nous expliqua que les cloches avaient certainement enfilé des manteaux spéciaux, avec des trous pour leurs ailes. Ainsi, bien couvertes et ne craignant pas de prendre froid, elles pouvaient voler sans entrave. CQFD !

L’après-midi, les enfants et Manou préférèrent rester au chaud, alors que le papounet, Jérôme et Anne sont retournés sur le terrain pour planter quelques piquets pour mieux matérialiser la limite entre notre parcelle et celle d’à côté (qui n’a pas encore de nouveau propriétaire), et pour encore ramasser des cailloux.

Le lendemain, au petit matin, on comprit que cette fois-ci, il était franchement impossible de faire quoi que ce soit sur le terrain : une bonne couche de neige recouvrait tout, et le soleil ne perçait pas. Et de toute façon, après une éventuelle fonte, tout serait vraiment trop détrempé. Cela dit, il n’y avait pas suffisamment de neige pour bien en profiter. Manou proposa donc d’aller au Relais du Lac au Col de Bonnecombe. Ce serait pour Papounet et Manou l’occasion de découvrir l’Aubrac et un aligot fameux, et pour Mathias de faire le fou dans de la neige en abondance. Vite on réserve pour le midi, et nous y allons. Finalement, à midi, sur la route de l’Aubrac, la neige fondait bien, et on se demandait si on allait bien trouver encore de la neige... Mais à partir du Col de Trébattu, la neige était bien là, et arrivés au Relais du Lac, Mathias n’a pas joué plus de 10 minutes dehors, tant le vent soufflait fort ! Vite nous nous sommes installés à table, bien au chaud, et nous avons dégusté le fameux menu simple mais délicieux. Emma admira le filet de l’aligot, et fit honneur au chef en mangeant de bon appétit. Elle était bien entourée, avec d’un côté son Papounet, de l’autre son grand frère.

Après le repas, Mathias eut enfin envie de profiter de la neige, et avec son courageux papa il creusa un tunnel dans une congère, courut dans la neige, s’amusa à s’enfoncer dans la poudreuse jusqu’à la taille. Bref, le bonheur ! Pendant ce temps, Emma resta bien au chaud derrière la fenêtre, pour admirer le spectacle que lui offrait Mathias. Mais vers 15h, nous avons repris la route (et il était temps, au risque de rester coincer) pour rentrer à la maison et profiter d’une dernière soirée avec Papounet et Manou, qui repartiraient le lendemain.

Et bien ces premières Pâques nous ont réservés de bonnes et succulentes surprises. Ils sont fort en Aveyron ! Mais de toute façon, si les cloches n’étaient pas passées par là, Mathias nous avait déjà avertis qu’il irait à Beaune, où elles passent forcément au-dessus du jardin de Pépé et Mémé !


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