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Butterfly Nursery at home

Pourquoi un titre en anglais ? Parce que Mathias commence à s’y intéresser, alors... pourquoi pas dans la langue de Shakespeare ? Mais rassurez vous : je m’arrête au titre, la suite est en français - du moins, mon langage, avec certainement des fautes d’orthographe en plus.

Tout a commencé par une idée farfelue d’amis naturalistes, qui décident d’offrir à notre petite famille déjà un peu écololo un kit d’élevage de papillons lors de son dernier passage à la maison. Surpris, on se dit que ça peut être intéressant pour Mathias de découvrir pour de vrai la métamorphose du papillon, qu’il connaît depuis plusieurs années grâce à un livre de l’excellente collection de Gallimard Jeunesse. Mais rien ne vaut l’expérience concrète pour apprendre, n’est-ce pas ?

Lors de leur séjour, nos amis nous apportent donc le cadeau, déballé rapidos, et laissant un peu perplexe les enfants : une grosse boîte en carton avec dedans des papiers, une enveloppe à renvoyer en Angleterre, et une "cage" pop up, qui se déploie en un clin d’œil. Mais les parents ne veulent pas qu’ils jouent avec... Les enfants trouvent la "cage" bien jolie, mais ne voient pas trop l’intérêt de ce cadeau spécial, qui excite déjà les parents. Maman remplit le papier adéquat, l’envoie à l’étranger, et puis il faut attendre quelques semaines. On guette le facteur, pourvu que le paquet arrive en bon état !

Et le jour arrive où deux boîtes de chenilles noires débarquent dans la boîte aux lettres, et sont installées dans le salon, hors de portée des mains indélicates de notre Belle Gazou un peu brutasse, mais bien en vue, afin de suivre leur croissance. Et elles poussent vite, nos chenilles. C’est pratique : il n’y a rien à faire, toute leur nourriture est dans les boîtes, il n’y a qu’à observer ! Et tous les matins et tous les soirs on regarde ce qui se passe : les chenilles grossissent toutes rapidement, sauf une, qui reste à la traîne... Réussira-t-elle à devenir papillon ?

Un matin, les premières chenilles se sont mises en position, tête en bas, queue accrochée au sommet de la boîte, "menton" replié vers le "ventre", toutes raides... Et, c’est le moment magique ! La petite est encore bien loin du stade des premières. En effet, celles-ci se sont parées d’un joli corset nacré, avec des taches d’or. Le petit bout de queue se détache, et voilà nos gobelets à chenilles devenus boîtes à bijoux vivants ! "Oh !" admire Mathias, tandis que les parents trépignent d’impatience. ils attendent quelques jours, puis ils placent les précieuses chrysalides dans la fameuse "cage" pop up, qui trouve enfin son rôle dans cette fabuleuse expérience : la chambre de Mathias, pour que ce dernier assiste à la métamorphose en direct, et à la naissance des papillons, inch Allah ! Enfin, inch Allah ou pas, Maman préfère assurer la protection des papillons en lestant la cage pop up toute légère avec de grosses pierres à l’intérieur, des fois que les enfants voudraient la déplacer, ou pire encore. Pour accueillir au mieux les insectes, Mathias cueille des fleurs du jardin, lila et romarin odorant, composées diverses, et un lis pour le panache.

Les jours passent, les chrysalides changent de couleurs, s’assombrissent, et enfin notre petite dernière se transforme aussi en un joli petit cocon clair. Ca y est, le compte est bon : 10 chenilles, puis 10 chrysalides, et bientôt, combien de Belles Dames ? On patiente, on s’impatiente, même... C’est normal ? C’est trop long ! Ca se peut, les chrysalides se sont desséchées, et tout est mort ? Grosse angoisse des parents : on est vraiment trop nuls, on a tout loupé... Mais un soir, surprise !!! Les enfants dorment, mais notre premier papillon a éclos. Malheureusement, il a mal séché ses ailes, s’est vautré au sol et il est handicapé. Enfin, il marche, faute de voler... Pour le restaurer un peu, on lui fournit dans de petites soucoupes de l’eau sucrée et des morceaux de pomme.

Et le lendemain matin, 2 papillons de plus dans la cage. Ils sèchent leurs ailes correctement, eux. Au réveil de notre bonhomme, surprise, mais sans plus : "Ben oui, les papillons sortent des chrysalides, c’est comme ça, la nature, Papa, Maman ! Vous vous attendiez à autre chose ?" Nous commençons à expliquer à Mathias que dès demain il faudra rendre leur liberté aux papillons du jour, sinon, leur vie étant courte, ils n’en profiteraient pas. Mais là, les choses se corsent ! Ce sont ses papillons, ils font partie de la famille, on va pas les mettre dehors ! Pas question. Un peu dépités, on couche notre fiston le soir en espérant une meilleure compréhension le lendemain.

Le lendemain, encore d’autres papillons, et on sort la cage, toujours lestée pour résister au vent d’Azinières, afin d’acclimater notre progéniture avant relargage dans la nature. Ils doivent se réchauffer au soleil, et s’habituer aux rafales de vent, etc... On attend le milieu de l’après-midi pour ouvrir la cage, et lâcher les fauves. Enfin, fauves les ailes ouvertes, nos belles dames le sont. Les ailes repliées, elles sont claires, dans une mosaïque de gris, de blanc, de bleu et de marron. De vraies merveilles ! Elles volettent dans la cage, mais ne sortent pas. Nous les aidons en leur offrant nos mains comme ascenseur pour la liberté. Et là, elles se laissent un peu de temps avant de prendre leur envol. Nous en profitons pour les faire voir de très près par les enfants, en évitant qu’ils ne les écrabouillent d’un geste malheureux. Et ZOU ! une à une, les Belles décollent, certaines partent au loin, d’autres se posent illico, pas si pressées que ça de nous quitter.

Voilà, l’aventure de la métamorphose des chenilles en papillons est terminée. Reste encore notre petite dernière, dont la chrysalide n’a toujours pas virée au noir, et nous quittera peut-être le week-end prochain, si tout va bien. Celle-là, nous allons tous la regretter. C’est qu’elle en aura eu de la volonté à se transformer, malgré tout. Alors elle l’aura bien méritée, sa liberté. Nous tacherons de la libérer sans vent, en douceur.

Merci pour ce fantastique cadeau, qui nous a tenu en haleine pendant des semaines, et qui a réappris à Mathias a observer la microfaune du jardin. Maintenant, il sait où se trouve les fourmilières, les araignées, les escargots, et compagnie. Cette expérience, l’air de rien, a aussi permis, peut-être, de doucement faire comprendre à Mathias comme à ses parents que grandir, c’est aussi prendre son envol vers l’inconnu, loin de sa famille. Mon petit doigt me dit que le jour où les enfants quitteront le cocon familial, nous repenserons à nos papillons d’Azinières...


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