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Le nectar coule à flot dans la vallée de la Muze

Samedi dernier, nous avons retrouvé les amis du musée de St Bô pour presser les pommes que nous avions ramassées une semaine plus tôt.

A 9 h, il faisait encore un peu frais à Saint Beauzély, mais déjà quelques hommes s’activaient autour d’un pressoir ancien mais encore très efficace. Et il a déjà toute une histoire, ce pressoir.

Je ne parle pas des décennies - ou des siècles ? - de bons et loyaux services dans sa ferme, mais de sa récupération par la musée : le vieux fermier avait promis d’en faire don au musée, mais le jour où les amis du musée se sont pointés à la ferme, ils ont été accueillis par la maîtresse de maison le fusil à la main, qui n’était apparemment pas du même avis que son mari... Grosse frayeur ! Enfin, après moultes palabres, l’affaire est tout de même conclue, et nos saint-beauzéliens emportent le précieux pressoir à bon port. Et vous savez quoi ? Et bien l’arche sous laquelle le pressoir était entreposé depuis fort longtemps à la ferme s’est effondrée une semaine plus tard. Il a eu chaud ! Un peu plus et il était broyé. Ce don lui a réellement sauvé la vie. A moins que ce soit lui qui empêchait depuis des années l’arche de tomber ?

Enfin, revenons à nos pommes... Avant tout, il faut fouler les fruits. Il y a des fouloirs manuels, mais le propriétaire des lieux est malin et bricoleur. Il a mis un moteur et une courroie à la place de la manivelle, ce qui nous évite bien du travail ! Enfin, il faut en manipuler, des quonportes bien chargés en pommes dans cette matinée. Rien que ça, c’est du sport !

Fouloir et son propriétaire

Quel doux parfum déjà dans l’air quand les pommes sont broyées. Nous les mettons ensuite dans le pressoir, intercalant les différentes couches de fruits avec des couches de paille, permettant de drainer le jus dans l’engin. La purée ne pourra pas piéger le liquide.

Une couche de pommes, une couche de paille
Ca sent déjà bien bon !

Une fois le pressoir plein - on a déjà bien entamé le stock de pommes - les hommes installent les dernières pièces du pressoir, permettant de presser. Il faut voir le mécanisme qui transforme notre énergie en pression. Il y a même un système de vitesses, pratique quand on commence à presser fort les fruits. Ils étaient forts, les anciens ! Mais avant même d’exercer la moindre pression mécanique, le jus sort sous le poids des pommes accumulés.

Mise en place de la presse
Premières gouttes

Bien sûr, les petits garçons curieux veulent essayer cette drôle de machine. Les grands aussi d’ailleurs ! Clic clac, clic clac, on avance et on recule la manivelle, et le mécanisme chante, faisant couler le jus.

Mathias joue les gros bras
Ca coule encore et encore

Filtré dès sa sortie du pressoir, on refiltre encore le jus, afin d’éliminer la moindre brindille de paille. Quelle belle couleur ambrée, quelle odeur fruitée... Les papilles s’excitent et les yeux brillent !

On filtre une seconde fois

Et si on goûtait la cuvée 2008, voir si elle tient ses promesses ? Certains disent que les pommes donnent peu de jus cette année, mais est-ce qu’au moins le jus est bon ?

Reste plus qu’à goûter
Mhmmm... Mais c’est pas mauvais du tout !
Gardons le verre pas trop loin

Waouh ! Quelle gourmandise... On croirait boire de la pomme sucrée tout juste cueillie de l’arbre. Difficile de revenir à un jus du commerce après avoir goûté à ça. Pas d’eau, pas de sucre ajouté, juste du fruit et de la passion. Que du bonheur quoi !

Mais ce n’est pas fini pour nos amis du musée. Il leur faut encore nettoyer les fûts pour les remplir du précieux breuvage, et attendre patiemment que des petites bulles apparaissent, devenant ainsi un cidre 100 % naturel, brut de décoffrage, en vente au musée pour rapporter 3 francs six sous et permettre au musée de survivre. Et permettre aux acheteurs de faire en plus d’une B.A. pour la vie culturelle locale de s’offrir un petit plaisir alcoolisé juste ce qu’il faut.

Nettoyage de la barrique

Ah, quel doux breuvage que ce jus de pomme tout juste pressé. Emma en redemande ! Vivement le 15 novembre qu’on y regoûte ! Allez, on trinque une dernière fois : longue vie au musée de St Bô !


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