Cette fois, ça s’est passé à la maison, en chahutant avec sa petite sœur, et il l’a tout de suite récupérée, brandissant fièrement sa quenotte en m’appelant bien fort. Après m’avoir montré ce petit morceau de lui-même destiné à se détacher, Mathias a écrit sur une enveloppe "POUR LA PETITE SOURIS", a mis sa dent dedans, et pour que les choses soient parfaitement claires et explicites pour la destinataire, il a même dessiné une dent. Le précieux pli a été glissé sous son oreiller. Il ne restait plus qu’à attendre que la magie opère...

Courrier très spécial

Mais la patience ne fait pas encore partie des qualités de notre fiston, et l’oreiller a été soulevé plusieurs fois avant le coucher, sans succès, l’enveloppe n’ayant pas bougé d’un pouce. Il a donc fallu se coucher et rêver très fort d’un petit miracle, voire deux : que la petite souris apporte bel et bien un petit quelque chose, et qu’en plus elle ne se fasse pas croquer par Sabou, qui dort avec Mathias.

Au petit matin, Mathias a découvert son son oreiller un petit paquet orange, immédiatement déballé. La surprise a fait son effet : il s’agit d’un étui avec une petite palette de gouaches, des vraies, dans des petits tubes. "De la peinture pour les grands !" Tout fier, il a expliqué des choses à sa sœurette, puis nous a montré son cadeau. Il a fallu lui expliquer qu’il y avait école, et que l’usage de cette peinture n’était pas pour tout de suite, mais au moins pour le soir, voir peut-être le mercredi ! Encore et toujours de la patience, pour ce petit coquin...

Finalement, c’est le lendemain (mercredi) que les premiers essais de gouache ont eu lieu, et son thème de prédilection fut les paysages aveyronnais, avec naturellement des cerisiers, des cerisiers, et des cerisiers, mais aussi des iris, des orchidées, et des autos.

Première "oeuvre"