Jardin, jardins

Après un hiver froid et long long long, puis un début de printemps pluvieux à outrance, le mois de mai a enfin apporté du soleil, et la nature a enfin repris vie.

Et oui, on a beau être en Sud-Aveyron, nous sommes également en Lévezou, et dans cette contrée, le printemps prend son temps pour s’installer. Les chênes ne débourrent pas avant mai, et cette année, la huppe n’est pas arrivée aussi tôt qu’en 2008. Alors autant dire que les enfants apprécient cette nature enfin débordante. Ils l’apprécient dans les jolies couleurs bleues des pelouses à Aphyllanthes d’Azinières, parsemées d’orchidées multicolores et de cheveux d’ange argentées toujours en mouvement, mais aussi dans le moindre petit jardin de Millau.

En effet, tous les mercredis, Mathias a rendez-vous avec l’orthophoniste, vers la gare. Or, pour éviter de payer un parking, nous nous garons vers le marché paysan... Dans notre itinéraire jusqu’au cabinet, nous devons alors traverser le Boulevard Jaurès, puis emprunter la rue Paul Combes, jalonnée de jardins, traverser le Boulevard de la République et enfin passer par le square à côté de l’hôpital.

Autant l’aller se fait au pas de course, de façon à ne pas arriver en retard, autant le retour se fait à un rythme beaucoup plus calme. Nous prenons alors le temps de jouer un peu dans le square, où se trouve un fabuleux toboggan à poulies, permettant de "jouer aux cailloux", pur bonheur s’il en est ! En plus, pigeons, canards et cygne y vivent paisiblement, faisant le ravissement d’Emma et Mathias, qui se languissaient d’eux durant cet hiver. En outre, les bassins, petits et grands, se sont enfin remplis d’eau : là encore, les enfants s’impatientaient pendant les longues semaines de travaux ! Et entre les escargots ou les fleurs à admirer, et les petites haies de buis à sauter, il y a vraiment beaucoup de choses à voir dans ce petit parc urbain !

Ensuite, dans la rue transversale reliant les deux boulevards, les enfants (et leur maman aussi !) profitent de la diversité des jardins privés pour s’en mettre encore plein les yeux. Tout les intéresse : les plantes, mais aussi les aménagements, petits et grands, et leurs occupants. Le joli petit chat ! L’énorme coquelicot ! La petite mare ! Mhmmm... le vieux cerisier... Et avec le temps, ils prennent de l’assurance, affirmant leurs goûts : ça c’est beau, ça c’est moche. Avis péremptoire et sans appel.

Arrivés sur le Boulevard Jaurès, on admire encore le petit ruisseau joliment dénommé "la Cabre", bordé de plantes encore à découvrir. La voiture en vue, on traîne encore un peu, jouant à danser, ou à marcher à reculons. Bref, l’aller dure 5 minutes, et le retour une heure ! Ah, quel plaisir d’aller chez l’orthophoniste ! Sans cet exercice hebdomadaire, non seulement Mathias parlerait moins bien, mais en plus on serait passés à côté de petits plaisirs millavois qui font l’enfance. Alors finalement, ce qui aurait pu devenir une corvée, pour laquelle Mathias irait à reculons, devient un moment privilégié de complicité en famille. Il va falloir continuer ces balades urbano-buccoliques après les 30 séances prescrites !


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