Pour aller en Asie, c’est simple, il faut prendre le bus jusqu’à Saint Jean du Gard, et après avoir visité l’aquarium ou le musée des vallées cévenoles, il ne reste plus qu’à monter dans le petit train à vapeur des Cévennes, passer quelques tunnels, avaler quelques bonnes bouffées de fumée noire, et voilà, on débarque à la bambouseraie d’Anduze - ou la bambouseriz, comme dit Mathias.

A peine descendus, c’est le dépaysement total. Des bambous immenses ombragent le parcours, et des allées tournicotent, réservant à chaque détour une surprise. Un point d’eau potable salvateur a permis à la troupe de résister à la chaleur moite quasi tropicale. Des bambous, il y en a de toutes sortes ici, plus ou moins gros, plus ou moins grands, de drôles de formes peuvent apparaître, comme sur les tiges de bambous carapace de tortues caractérisées par des renflements très évocateurs. Les couleurs virent du jaune clair à l’ocre en passant par le vert plus ou moins tendre et même par le noir. Il y a même des bambous zébrés. Bref, que de diversité !

Notre cheminement nous a menés au vallon du dragon, jardin zen magnifique, avec bien sûr encore et toujours des bambous, mais aussi des arbres immenses : Gingko biloba, Camelia grandiflora si grands qu’ils chatouillaient les nuages orageux.

Un petit village laossien nous offrit un aperçu des nombreuses possibilités architecturales du bambou, et des cochons avec leurs touts petits firent le bonheur des écoliers. Et ailleurs les visiteurs s’étaient amusés à graver des lettres et des cœurs sur des tiges de bambou. Les enfants se sont alors amusés à décrypter ces formules mystérieuses, et nous avons pu vérifier leurs progrès en alphabet et en addition. Examen passé avec succès !

Un peu plus loin - ou pas ? qu’est-ce que ça tourne, dans ce parc ! - les serres nécessaires à l’entretien et au renouvellement des plantes du parc sont ouvertes, puis un jardin d’eau nous éblouit, à défaut de nous rafraîchir : des nénuphares multicolores ponctuent la surface de l’eau, qui ondule nonchalamment au passage des carpes Koi énormes. Une serre est quant à elle très spéciale. Elle abrite une œuvre d’art et de nature : des pissenlits en fruits attendent patiemment que quelqu’un ouvre une fenêtre pour que leurs akènes s’envolent enfin vers l’immensité du ciel. C’est beauuuuuuuu !

Après toutes ces belles scènes végétales, les enfants se sont une dernières fois rués sur la fontaine, puis direction le bus, et le goûter bien mérité - c’est que leurs petites jambes ont dû faire quelques kilomètres, l’air de rien !