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Merci du fond du coeur infiniment

Renaud à la Cigale

Vous vous souvenez de Renaud ? Celui qu’on dit récupéré. Renaud, le chanteur énervant ! Et bien il y a quelques mois il a convié les plus fanas de ses fans pour un concert privé à la Cigale dans la capitale. Chaque fan a voté pour ses chansons préférées et le chanteur s’est engagé à chanter 40 d’entre elles.

Il n’en fallait pas moins pour que je prenne toutes les dispositions pour obtenir deux précieux laisser-passers sans, à l’époque, savoir vraiment comment organiser le déplacement sur la capitale compte-tenu de nos deux loustics d’enfants qu’on a à nous.

Finalement, Renaud rajoutera 30 chansons à la playlist nous prévient-on. Le concert devait commencer à 18 heures et durer jusqu’à 22 h 30. Après quelques jours de répétition, le concert débutera finalement à 17 heures.

Déménagement achevé, atterrissage en terre aveyronnaise réalisé et garde assurée par Mamanou et Papounet, nous pouvions organiser 36 heures de liberté pour gagner la capitale.

Anne vous l’a déjà brièvement évoqué ici, voici mon compte-rendu à moi.

Donc samedi nous nous levons à 4h45 afin d’être certains d’attraper le train Montpellier-Paris à 7h40 ! Nous arrivons à Paris à 11h05. Le temps d’un café, puis du métro – direction porte d’Orléans – il est près de midi et demi. Nos hôtes Claire et Delphine nous accueillent et nous serons rejoints par Richard, Manu et la frangine pour partager un repas et des nouvelles.

Il est déjà près de 16 heures ! Le repas (et l’apéro) s’est prolongé. Nous nous pressons à la première bouche de métro. Nous arrivons à la Cigale il est près de 16h45 ; nous sommes bons derniers. Nous échangeons notre précieux laisser-passer contre un billet. Nous achetons le t-shirt de la soirée dont les profits iront défendre une bonne cause (Renaud nous apprendra plus tard que malgré les lectures et les relectures, une faute s’est glissée dans la date. Nous sommes donc projetés le 29 07 09). Dans la salle, il n’y a plus guère de place disponible. Au balcon nous investissons quelques places encore disponibles. Pour les photographies, j’opte pour une position à proximité de la scène.

Sur scène, jouets, la fusée de « On a marché sur la lune », des portraits (on reconnaît Che Guevara, Georges Brassens, Coluche et même la photo kitch de son mariage avec Romane) et autres souvenirs du chanteur comme son perfecto avec "Lolita" écrit avec des clous, drapeau colombien, canne à pêche... et l’éternel bandana rouge, lui, est noué autour du pied de micro. Renaud a troqué le décor de la tournée contre une scène plus intimiste.

A 17 h 15, les lumières s’éteignent doucement, seule la scène reste éclairée aux couleurs du dernier album : Rouge Sang. Les musiciens prennent place (Alain Lanty et Jean-Pierre Bucolo , Dominique Grimaldi, Philippe Draï, Jean-François « Tintin » Berger, Michaël Ohayon et Geoffrey Richardson). Renaud, chemisette claire et bandana rouge apparaît (Avec le décor, il a refilé aussi la cravate !).Déjà Renaud remercie son public tout simplement d’être là. Aux premières notes de « Où c’est qu’j’ai mis mon flingue », la foule se lève. Le public chante en chœur. Renaud enchante. La Cigale gronde.

Renaud enchaîne... « Le sirop de la rue », « Marche à l’ombre », « La teigne »... le concert bat son plein. Renaud remercie encore « Merci beaucoup infiniment ». Mais non, « Merci » c’est nous ! Et « infiniment » n’y suffirait pas ! On redécouvre Renaud, le Renaud faux rebelle et véritablement humain. Sa voix est là et il a la pêche. Il est bon. Merci Renaud, encore merci. Il demande « Il va être temps d’aller tirer une taffe ». Puis il reprend.
Les musiciens parfois ne sont pas prêts à enchaîner. « On perd du temps, on va être obligé de supprimer deux ou trois chansons ». La foule siffle. On veut tout !

Renaud nous présente la canne à pèche de René Fallet offerte par sa veuve. Il lui dédicace « Tant qu’il y aura des ombres ».

Dans le noir un homme demande au public s’il y a bien de la place, de bien vouloir laisser passer une dame âgée, Anne croit avoir reconnu Solange, Madame Séchan : la maman. Dominique et Lolita sont là aussi dans le « carré des VIP ». Nous sommes en famille.
Puis Renaud propose un medley des chansons que lui a inspirées sa fille. Mais, plutôt que d’enchaîner des extraits de chansons, il enchaînera « Chanson pour Pierrot », « En cloque », « Morgane de toi », « Baby-sitting blues », « Mistral gagnant », « Il pleut », « Mon amoureux », « C’est quand qu’on va où ? », « Elle a vu le loup » et « Adieu l’enfance » en entier.

« Vous n’avez vraiment pas envie d’en fumer une ? » Ca va être l’entracte. Avant ça Renaud présente le toubib, un vrai médecin qui a un groupe. Le toubib enchaîne donc deux rocks endiablés avant la pause.

Les notes reprennent, Geoffrey Richardson joue un solo de flûte irlandaise sur l’intro de « Marchand de Cailloux ». Renaud enchaîne « La pêche à la ligne ». Il se plante à la fin de Petite conne « M... j’me suis planté. On recommence ! ». Suit « La blanche ». Puis Renaud annonce « Manhattan-Kaboul » que le chanteur chantera avec sa Romane.

Il se trompe de nouveau (sur « Dans ton sac »). Il s’excuse, recommence. C’est encore meilleur, authentique. Après « Les Bobos », le temps est à l’hommage à Georges Brassens avec « Je suis un voyou » et « L’hécatombe ».

Après la chanson « Elle est Facho », Renaud présente son "gendre" : Renan Luce (Si, si !). Renaud lui demande une chanson, une chanson à lui, et Renan Luce nous chante « La Lettre ». Il a déjà conquis le public. Ensuite, les deux complices nous chanteront « Je me suis fait tout petit ». A la fin de la chanson, Renaud appelle sa fille et Lolita, rouge jusqu’aux joues, Renan et Renaud saluent le public sous le charme.

Pendant « Mon Bistrot préféré » quelque chose se trame au fond du balcon, un sac de ballons baudruches passe de main en mains en mains. Il était prévu de les lâcher à 22h30, heure prévue pour la fin du concert. La chanson n’est pas encore terminée et quelques ballons passent délicatement de rang en rang puis dégringolent vers la fosse, puis 10, puis 20. La chanson continue. Les ballons, des noirs, des rouges, des roses en forme de cœur, rebondissent lentement, mais sûrement, vers la scène où une centaine finira sa course.

Mais le concert n’est pas terminé. Renaud reprend « Son bleu », « La ballade Nord-Irlandaise » puis « Léonard’s song ». Les premières notes de « Fatigué » s’élèvent, quelques uns se lèvent puis toute la salle. L’ambiance est à son paroxysme. On terminera le concert debout. Car ce n’est pas encore terminé. Il reste « Dès que le vent soufflera », « Hexagone » chanté en chœur, « Rouge Sang ». Le concert se termine par « Mon HLM ».

Renaud nous salue, remercie les musiciens, les techniciens et enfin le public « du fond du coeur, infiniment ». Alors que le chanteur se retire et que des gamins montent sur scène demander quelques autographes sur leur t-shirt, le public enchaîne avec un « Merci Renaud, Merci Renaud, Merci ! » sur l’air de « On est des champions » pendant près de dix minutes.

C’était pas du commun, pas du chiqué : 5h30 de concert et près de 70 chansons, les chansons, pourtant pas des plus connues, chantées en chœur, la chanson du public « Morgane de Renaud », des ballons par dizaines et pas de rappel : un truc unique !

Vite, il est temps de partir. Juste le temps de l’achat d’une affiche. Nous avons encore 40 minutes de métro. Et sans Emma, c’est un peu « tendu » pour maman. Dommage, Malone aurait pu bénéficier d’une tétée gratuite...

Le lendemain matin, nous sommes réveillé au aurores (l’habitude) mais, sans nos deux loustics, nous prolongeons notre nuit. Puis nous profitons d’un brunch offert par les filles du quartozième.

Il est déjà midi. Nous n’avons pas le temps de visiter la capitale. Ca sera pour plus tard, sans doute avec Mathias pour visiter la Tour Eiffel.

Dans le train nous avons des images plein la tête. Nous profitons d’encore un peu de calme pour dormir encore. Puis l’arrivée à Montpellier, la voiture, l’autoroute et le viaduc... Nous voici de retour à Azinières. Merci à Mamanou et Papounet (qui en a profité pour nettoyer le jardin). Retour à notre vie "pépère"

Nous restons avec des images de ce concert à la Cigale unique, rien que pour nous. Un rêve. Alors pour ça, merci du fond du cœur infiniment, Frangin.

Hexagone
Extrait de la tournée Rouge Sang offert par Renaud lui-même.

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